SOMMAIRE :
Les activités

Un territoire


Le bâti


Le sacré


BLANCHISSAGE
Le dernier lavoir de la Tour

L’entrepôt en lattes de châtaignier délavées que l’on pouvait encore voir en 2013 le long du Sentier du Tir avant sa démolition pour laisser la place à des constructions neuves, abritait les restes du lavoir de la Tour qui cessa toute activité artisanale dans les années 1970. Avec cette fermeture qui sera suivie en 2002 de la blanchisserie industrielle Fontaine boulevard Gabriel Péri, c’est la longue activité du lavage du linge à Malakoff qui s’est terminée.

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L’entrepôt en lattes de châtaignier délavées que l’on pouvait encore voir en 2013 le long du Sentier du Tir avant sa démolition pour laisser la place à des constructions neuves, abritait les restes du lavoir de la Tour qui cessa toute activité artisanale dans les années 1970. Avec cette fermeture qui sera suivie en 2002 de la blanchisserie industrielle Fontaine boulevard Gabriel Péri, c’est la longue activité du lavage du linge à Malakoff qui s’est terminée.

Le lavoir de la Tour dont l’entrée était commune avec les bains de la Tour rue Ernest Renan existait déjà bien avant la création de Malakoff comme ville indépendante. Situé sur un terrain appartenant à Alexandre Chauvelot le lotisseur et inventeur du parc d’attraction et la Tour Malakoff cet établissement était l’une des nombreuses blanchisseries établies dans le sud de Paris au 19ème siècle. En effet, plusieurs lois et décrets visant l’implantation d’établissements insalubres dans la capitale ont poussé les industries du blanchissage à s’installer dans les communes voisines.

Le premier Lavoir de la Tour a probablement été construit peu de temps après la fin d’activité de la Tour et de son parc. Une attestation d’Alexandre Chauvelot datée du 8 juillet 1858 autorise le Sieur Lintz blanchisseur demeurant rue de la Tour Malakoff (alors quartier de Vanves) a déverser les eaux de sa blanchisserie et de son lavoir dans les terres de sa carrière du moment que cela ne lui soit pas nuisible.

Le Lavoir de la Tour de Malakoff fut tenu jusqu’à sa fermeture en 1970 par Simone Lostanlen, née en 1919 alors que ses parents tenaient déjà boutique. Ils lui passèrent le relais quand elle se marie en 1947. Une histoire de famille comme pour la plupart des blanchisseries de Vanves Boulogne, Cachan ou Villejuif... L’entreprise familiale regroupait en effet oncles, tantes et cousins dans la vaste Société des Lavoirs Parisiens, répartis rue de Patay, Porte d’Italie, rue Saint-Médard et bien sûr Malakoff.

Blanchisserie au coeur de la ville

Le lavoir de Malakoff était un lieu vaste et clair à l’architecture en bois pour sa charpente et ses parois latérales. Un bâtiment à l’atmosphère particulière où résonnaient les clameurs des blanchisseuses. Alors que la plupart des blanchisseries de la région parisienne étaient établies le long d’un ruisseau ou d’une rivière, le lavoir de Malakoff allait chercher l’eau indispensable à son activité directement dans un puits sous l’entrepôt situé à l’angle du Sentier du Tir et de la rue Ernest Renan. Ainsi, le puits du fond de la cave assurait l’alimentation constante du lavoir en eau Celle-ci était pompée par une impressionnante machine à vapeur des années 1900 vers deux citernes en bois sur le toit et qui furent par la suite encastrées dans un bloc de ciment. Avec la Mairie juste en face la blanchisserie et ses bains, le quartier de l’ancien parc d’attraction à la gloire de l’armée de l’Empereur Napoléon III était l’un des plus dynamique de la commune.

Chaque semaine, les ménagères amenaient leur linge, celui des bourgeois de Paris arrivait dans une voiture à cheval. On le mettait d’abord à bouillir dans la grande lessiveuse dont le couvercle descendait grâce à une mécanique. Draps, serviettes et torchons et autres linges étaient réunis dans un énorme balluchon fermé par une petite plaque numérotée. L’eau provenant des citernes sur le toit était chauffée grâce à une chaudière au charbon. Le lendemain, le linge, pesé et placé dans des « berceaux » à roulettes, passait à la « barbotte ». Essoré, séché sur de longs tuyaux, sorte de radiateurs en tôle chauffés à l’eau et installés à l’étage. Ne restait plus qu’à le repasser. Un gros travail.

Le lavoir qui contenait 112 places, était équipé d’un bac à laver, de deux bacs à rincer, d’un bac à javel dilué plus une réserve de javel pure. Lors de l’épidémie de la grippe espagnole qui tua, entre 1918 et 1920, plus de quatre cent mille personnes en France, le virus épargna tous ceux qui travaillait au lavoir ou utilisaient ses services. En fait, l’usage systématique d’eau de Javel avait permis, sans le savoir, de réduire localement l’épidémie à Malakoff. 

En 1852 il existait à Paris 93 lavoirs et buanderies principalement dans les quartiers pauvres.

Sources Archives Municipales, Malakoff infos avril 2002, archives et photos malakoff-patrimoine.fr

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PROPRETE DE LA VOIE PUBLIQUE
Boues et gadoues : nouveau siècle, nouveaux comportements

Jusqu’à la fin du 19ème siècle, la gestion des déchets était laissée à l’initiative de chacun. Si certains d’entre eux comme le fumier des chevaux avaient une valeur économique pour les maraîchages, la plupart des boues et des détritus de ménage posaient régulièrement des problèmes de salubrité publique, à Malakoff comme ailleurs. En exécution de la loi du 15 février 1902 sur la protection de la santé publique et le règlement sanitaire, la ville de Malakoff prit le 15 octobre 1908 un certain nombre de dispositions qui furent rappelées aux propriétaires et aux habitants.

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Jusqu’à la fin du 19ème siècle, la gestion des déchets était laissée à l’initiative de chacun. Si certains d’entre eux comme le fumier des chevaux avaient une valeur économique pour les maraîchages, la plupart des boues et des détritus de ménage posaient régulièrement des problèmes de salubrité publique, à Malakoff comme ailleurs. En exécution de la loi du 15 février 1902 sur la protection de la santé publique et le règlement sanitaire, la ville de Malakoff prit le 15 octobre 1908 un certain nombre de dispositions qui furent rappelées aux propriétaires et aux habitants.

Avec le développement urbain dans le dernier tiers du 19ème siècle, la persistance de pratiques individuelles entrainait des problèmes de santé publique. Depuis quelques décennies, surtout après la guerre de 1870, le concept d’hygiène publique prit de plus en plus d’importance, légitimé par la lutte contre les maladies infectieuses. On commença donc à se préoccuper d’édicter de nouvelles réglementations, qui si elles nous sont communes aujourd’hui, représentèrent pour la population d’alors l’apprentissage de comportements inédits.

L’arrêté du 18 mars 1873 portant la création des bureaux d’hygiène fut déterminant en conférant aux maires un rôle en matière de salubrité publique.
 
On l’imagine, les récriminations furent nombreuses à Malakoff concernant les boues, gadoues ou immondices qui jonchaient les espaces publics de circulation. Ces boues, car on ne parlait pas de déchets au 19ème siècle, étaient essentiellement organiques, provenant en grande partie des fosses d’aisances qui se retrouvaient trop souvent dans les rues du fait de l’inexistence du réseau d’égout et de la présence des excréments de chevaux.
A Malakoff, c’était un vrai problème. Selon les estimations officielles, il y avait vers 1898 environ 400 chevaux sur la commune. Le réseau d’égout était encore largement insuffisant en 1900 ou il représentait trois kilomètres alors que l’ensemble des voies ouvertes au public approchait des 30 kilomètres. La voirie urbaine (58 rues en 1900) elle, s’étirait sur 11 kilomètres
Des mesures avaient toutefois été prises sur la commune concernant le balayage et l’enlèvement des boues. Une délibération communale avait établi une taxe de balayage perçue à partir du 1er janvier 1891. Un acte approuvé le 3 avril 1900 établissait un contrat avec un entrepreneur pour l’enlèvement des boues tous les jours, dans toutes les rues, le matin avant 11 heures. Cette pratique qui consistait à ramasser les boues est à l’origine du nom des ramasseurs d’ordures : les boueux ou éboueurs.
La collecte des ordures se faisait avec des tombereaux qui acheminaient les boues à l’extérieur des villes. Ce service de voirie était financé par la taxe dite de balayage.
 
Trop de bornes-fontaines défectueuses
 
Durant l’année 1884, premier mandat de la nouvelle commune, le journal « Le bon citoyen de Malakoff" s’est fait plusieurs fois l’écho des problèmes sanitaires et révélait tout ce qu’il y avait à faire pour assurer une bonne hygiène publique.
 
L’accès à l’eau potable posait parfois quelques soucis aux habitants de Malakoff. L’un d’eux témoigne dans le numéro du 16 novembre. Il écrit : « ...Les pompiers se sont réunis pour faire la visite annuelle aux prises d’eau et apprendre à s’en servir. Sur 50 hommes, 30 étaient présents. En face de la boulangerie Thomas, la bouche de lavage n’a fourni qu’une eau bourbeuse, épaisse...Rue Depinoy, il a fallu travailler vingt minutes avant d’avoir de l’eau. Le système de bornes-fontaines est défectueux. On emploie dans la banlieue les rossignols refusés par Paris. Nous demandons que cette visite annuelle aux bouches d’eau soit changée en une visite trimestrielle... »
 
Un autre Malakoffiot renchérit dans un autre numéro et signale à l’hebdomadaire plusieurs foyers d’infection sur la commune : « Les fumiers sont en décomposition avancée en façade de maisons dans plusieurs rues. Toute la rue Augustin Dumont est dans un état lamentable. Au 145 de la route de Montrouge (aujourd’hui rue Gabriel Péri), au coin de la maison vétérinaire se trouve un dépôt de gadoues et d’immondices. Rue de Malakoff (aujourd’hui avenue du Général Leclerc) sur un talus, dans plusieurs endroits différents, la spécialité du lieu ce sont des dépôts organiques en voie de putréfaction. Route de Montrouge encore au niveau des numéros 131 et 151, les ruisseaux sont dans un état pitoyable. Il signale enfin que la maison du 5 rue Perrot ne dispose que d’un simple tonneau d’aisances... »
Au fil des numéros les demandes sont nombreuses : on réclame ici une borne fontaine, là un urinoir, plus loin un bec de gaz pour éviter les ornières ou les fossés de la rue de la chapelle ou de la voie de Beauvais. Bref, les réclamations pour la propreté des rues ne datent donc pas d’aujourd’hui.
 
 
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VILLE ET GESTION
Nouveaux modes de vie, nouvelles exigences collectives

Le développement d’un nouveau mode de vie urbain supposait dès la fin du 19ème siècle un entretien de plus en plus stricte de la ville et la mise en oeuvre de mesures individuelles et collectives nouvelles : voirie, balayage des rues, alimentation en eau potable, gestion des ordures ménagères, assainissement par des égouts... Une affiche municipale de 1908 pour la protection de la santé publique en dit long sur les nouveaux comportements collectifs et individuels.

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Le développement d’un nouveau mode de vie urbain supposait dès la fin du 19ème siècle un entretien de plus en plus stricte de la ville et la mise en oeuvre de mesures individuelles et collectives nouvelles : voirie, balayage des rues, alimentation en eau potable, gestion des ordures ménagères, assainissement par des égouts... Une affiche municipale de 1908 pour la protection de la santé publique en dit long sur les nouveaux comportements collectifs et individuels.

Protection de la santé publique
Règlement sanitaire
 
Voici le texte d’une affiche placardée dans Malakoff en 1908
 
Alimentation des immeubles en eau potable
Toutes les maisons en bordure de voies canalisées doivent être pourvues d’eau potable, au moyen d’un branchement spécial sur la canalisation publique.
Un délai d’un an est accordé pour se conformer à cette prescription.
Par suite, la plupart des bornes-fontaines devenant inutiles, seront supprimées et remplacées par un nombre égal de bouches de lavage et d’incendie.
 
Evacuation à l’égout des eaux pluviales et ménagères
Dans toutes les voies où il existe un égout, les eaux pluviales et ménagères doivent être conduites directement aux dits égouts et les gargouilles supprimées.
Le délai de six mois est accordé à cet effet.
 
Blanchiment des façades
Toutes les façades des habitations sur rue où courettes, doivent être mises en état de propreté au moins tous les dix ans. Les travaux des façades sur rues doivent être précédés d’une demande à l’autorité compétente.
En conséquence, tous les immeubles dont les façades n’auront pas été nettoyés depuis dix ans, devront être mis en état de propreté.
Un délai de deux ans est accordé pour que ces travaux soient entièrement terminés.
 
Enlèvement des ordures ménagères
A partir du 1er janvier 1909, en exécution de l’arrêté municipal du 4 août 1906, le propriétaire ou principal locataire de tout immeuble, sera tenu de faire déposer chaque matin, soit extérieurement, soit intérieurement près de la porte d’entrée, en un point visible et accessible, un ou plusieurs récipients de capacité suffisante pour contenir les résidus de ménage de tous les locataires.
 
En ce qui concerne les voies privées et les sentiers ou impasses non accessibles au tombereau d’enlèvement, le ou les récipients contenant les ordures des immeubles s’y trouvant devront être déposés sur le passage du tombereau au débouché le plus proche de ces voies, sur la voie publique.
Le dépôt de ces récipients devra être effectué une heure au moins avant l’heure règlementaire de l’enlèvement qui doit commencer à six heures du matin du 1er avril au 30 septembre et à 7 heures du matin du 1er octobre au 31 mars.
Les récipients devront être remisés à l’intérieur de l’immeuble un quart d’heure au plus tard après le passage du tombereau.
Les boites à ordures devront avoir une contenance maximum de 100 litres, être munis de poignées et porter le nom de la rue et le numéro de l’immeuble.
Toute projection sur la voie publique, à n’importe qu’elle heure du jour ou de la nuit, de résidus de ménage ou produits de balayages, provenant de l’immeuble, étant interdite, les contrevenants à cette disposition seront poursuivis.
 
Fosses d’aisances
Dans un délai d’un an, tous les immeubles à usage d’habitation, devront être munis d’une fosse d’aisance règlementaire.
 
Malakoff le 15 octobre 1908
Le Maire, Simon, père

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