SOMMAIRE :
Le sacré

Un territoire


Le bâti


Les activités


DISTINCTIONS
Deux Croix de Guerre pour Supelec Malakoff

Parmi les institutions civiles citées à l’ordre de la Nation, décorées de la Croix de Guerre 1914-1918, 1939-1945, figure l’Ecole Supérieure d’Electricité (Supelec) implantée à Malakoff de 1927 à 1975 qui a formé durant plusieurs décennies des ingénieurs de la radiotélégraphie qui ont eu un rôle déterminant pendant la Première Guerre Mondiale et dans la lutte clandestine durant la Deuxième Guerre Mondiale.

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Parmi les institutions civiles citées à l’ordre de la Nation, décorées de la Croix de Guerre 1914-1918, 1939-1945, figure l’Ecole Supérieure d’Electricité (Supelec) implantée à Malakoff de 1927 à 1975 qui a formé durant plusieurs décennies des ingénieurs de la radiotélégraphie qui ont eu un rôle déterminant pendant la Première Guerre Mondiale et dans la lutte clandestine durant la Deuxième Guerre Mondiale.

Lors de l’inauguration de la nouvelle école à Malakoff Supelec fut décorée le 10 novembre 1927 de la Croix de Guerre 1914-1918 avec palme en présence du président de la République Gaston Doumergue, accompagné du ministre de la Guerre Paul Painlevé. La citation de Supelec à l’ordre de l’armée était : « A instruit des promotions d’élèves qui, au cours de la Grande Guerre, se sont signalés à la reconnaissance du Pays, tant dans les unités combattantes qu’en fournissant, grâce à leurs compétences spéciales, l’encadrement de la radiotélégraphie militaire qui a été un des facteurs de la victoire ».

En effet, 1200 élèves et anciens ont été mobilisés, dont 143 ne sont pas revenus.

La Croix de Guerre 1939-1945 fut également attribuée à Supelec en 1952, en présence du président de la République Vincent Auriol, avec citation à l’ordre de l’armée. Supelec « a formé des promotions d’ingénieurs qui ont pris une part active à toutes les formes que le combat a revêtues de 1939 à 1945, notamment dans la lutte clandestine à laquelle ses spécialistes radioélectriciens étaient particulièrement adaptés. Ses élèves ont payé un lourd tribu à la Victoire, tant sur les champs de bataille que devant les pelotons d’éxécution et dans les camps de déportation ».

119 élèves, anciens et enseignants de Supélec sont mort pour la France, au combat, fusillés ou déportés.

Des formations très utiles en temps de guerre

Depuis sa création en 1894 à Paris cette grande école d’ingénieurs est la référence dans le domaine des sciences de l’information, de l’énergie et des systèmes : télécommunications, électronique, traitement du signal, automatique, génie électrique, informatique... Complétant le métier d’électricien, la section radio télégraphie avait été ouverte dès 1912, sous la direction du capitaine Ferrié, futur général et membre de l’Institut, ouvant la voie au futur prometteur des télécommunications. L’école fut ainsi la seule à enseigner cette nouvelle technique aux militaires, y compris aux Américains engagés dans le premier conflit mondial. Elle contribua à sauver la tour Eiffel, laboratoire d’exception pourtant condamné à la démolition.

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Sources :Pierre Castillon, Revue de l’Association Nationale des Croix de Guerre et de la Valeur militaire (ANCGVM), N° 334, décembre 2018.

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DEPORTATION
Pose des premiers pavés de la mémoire

Les premiers pavés de la mémoire des déportés, les Stolpersteine » ont été posés le 12 novembre sur le trottoir devant le 14 rue Hoche à Malakoff pour honorer la mémoire de deux ouvriers de Malakoff morts en déportation : Louis Girard et Eugène Avaulée. D’autres pavés devraient être posés les années à venir lors de la Journée nationale du souvenir de la déportation le dernier dimanche d’avril.

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Les premiers pavés de la mémoire des déportés, les Stolpersteine » ont été posés le 12 novembre sur le trottoir devant le 14 rue Hoche à Malakoff pour honorer la mémoire de deux ouvriers de Malakoff morts en déportation : Louis Girard et Eugène Avaulée. D’autres pavés devraient être posés les années à venir lors de la Journée nationale du souvenir de la déportation le dernier dimanche d’avril.

Depuis plusieurs années existe un échange franco-allemand entre les jeunes du Lycée Louis Girard à Malakoff et la filière mécanique du lycée professionnel de Wuppertal ville allemande du Land de Rhénanie du Nord Westphalie.

Les lycéens avec les équipes éducatives de leurs établissement travaillent et réfléchissent autour de la mémoire, de la paix, des grands conflits qui ont marqué le 20ème siècle, de la Résistance et de la déportation. L’idée de poser des pierres commémoratives « Les Stolpersteine » sur la voie publique de Malakoff à été proposée aux lycéens et à la municipalité de Malakoff.

Les Stolpersteine, pluriel du mot allemand Stolperstein et signifiant « pierres sur lesquelles on trébuche » sont une création de l’artiste berlinois Gunter Demnig qui depuis 1992 pose à travers l’Europe des pierres commémoratives en mémoire des victimes de l’ère nazie. Aujourd’hui, plus de 85 000 « pavés de la mémoire » sont posés en Allemagne ainsi que dans 25 autres pays Européens. En France, une vingtaine de villes ont posé ces pierres.

Ce sont des pavés de béton d’une dizaine de centimètres encastrés dans le trottoir devant le dernier domicile des victimes de la déportation. La face supérieure, affleurante, est recouverte d’une plaque en laiton qui honore la mémoire d’une personne déportée dans un camp de concentration ou dans un centre d’extermination parce qu’elle était Juive, Rom, communiste, Résistante, homosexuelle, handicapée, chrétienne en opposition au régime nazi..

Ces rappels mémoriels viennent compléter pour la plupart les plaques commémoratives qui existent déjà sur les façades des maisons et immeubles où habitaient des victimes de la barbarie nazie. On en recense une cinquantaine à Malakoff qui contribuent au devoir de mémoire.

Le 12 novembre 2021 à l’occasion de la présence de cinq jeunes allemands du lycée professionnel de Wuppertal les deux premiers pavés ont été posés devant le 14 rue Hoche à Malakoff en hommage à deux victimes du nazisme qui habitaient l’immeuble : Louis Girard (dont le Lycée porte le nom) déporté et mort à Auschwitz en 1942 et Eugène Avaulée, mort en déportation à Buchenwald en 1944 (1).

Dans son allocution madame Jocelyne Boyaval, Conseillère municipale déléguée à la Mémoire et aux Anciens Combattants a manifesté sa fierté de voir les jeunes générations s’approprier cette mémoire collective de la déportation « Pour la ville de Malakoff, a-t-elle déclaré, la transmission des histoires et des mémoires est un enjeu fondamental... avec comme horizon un monde de solidarité et d’amitié entre tous les peuples. Nous dévoilons la première pierre d’un projet qui nous aménera sur plusieurs années à honorer dans toute la ville la mémoire de femmes et d’hommes de Malakoff morts en déportation.... ».

La pose des « pavés de la mémoire » devrait être organisée chaque année à l’occasion de la Journée nationale du souvenir de la Déportation le dernier dimanche d’avril.

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1)Louis Girard était jardinier municipal à Malakoff. Devenu secrétaire du Syndicat CGT des ouvriers communaux de Malakoff, il fut arrêté comme communiste en 1940, puis déporté en Allemagne dans le « convoi des 45 000 » où il mouru en 1942.

Eugène Avaulée était ouvrier ménuisier. Elu communiste au Conseil Municipal de Malakoff en 1935, il a été déchu de son mandat en 1940 par le gouvernement de Vichy, puis arrêté en 1941 et déporté. Il mourra à Buchenwald en 1944.

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COURAGE EXEMPLAIRE
Eugénie Labolle, Juste parmi les Nations

Malakofiotte de longue date, Eugénie Labolle, pendant la seconde guerre mondiale, à secouru au risque de sa propre liberté des enfants et une famille juive en les mettant à l’abri chez elle dans sa maison située dans une impasse à Malakoff et dans la Nièvre. Yad Vashem, le Mémorial de la Shoah lui a décerné en 2004 le diplôme d’honneur des « Justes parmi les Nations » qui incarnent le meilleur de l’humanité.
11 adultes et 6 enfants ont eu la vie sauve grâce au courage et au dévouement d’Eugénie Labolle qui a réussi à préserver des nazis et de la gestapo toute une famille.

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Malakofiotte de longue date, Eugénie Labolle, pendant la seconde guerre mondiale, à secouru au risque de sa propre liberté des enfants et une famille juive en les mettant à l’abri chez elle dans sa maison située dans une impasse à Malakoff et dans la Nièvre. Yad Vashem, le Mémorial de la Shoah lui a décerné en 2004 le diplôme d’honneur des « Justes parmi les Nations » qui incarnent le meilleur de l’humanité.
11 adultes et 6 enfants ont eu la vie sauve grâce au courage et au dévouement d’Eugénie Labolle qui a réussi à préserver des nazis et de la gestapo toute une famille.

Cette distinction suprême décernée par l’Etat d’Israël à des non-juifs, marque la reconnaissance du peuple juif pour une aide apportée dans des situations où des juifs étaient impuissants et menacés de mort où de déportation vers les camps de concentration.

 

 

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LIEU DE MEMOIRE
La planque de Rol et Cécile Tanguy à Malakoff en 1944

La rue François Coppée situé près de l’Avenue Pierre Brossolette à quelques pas de la Maison des Arts, porte la mémoire d’un épisode de l’histoire de la Résistance aux nazis et de la Libération de Paris. Le numéro 11 fut une planque du résistant Rol-Tanguy et un QG préparatoire de l’insurrection de la capitale en 1944.

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La rue François Coppée situé près de l’Avenue Pierre Brossolette à quelques pas de la Maison des Arts, porte la mémoire d’un épisode de l’histoire de la Résistance aux nazis et de la Libération de Paris. Le numéro 11 fut une planque du résistant Rol-Tanguy et un QG préparatoire de l’insurrection de la capitale en 1944.

Une plaque rappelle qu’un appartement au numéro 11 de la rue François Coppée à Malakoff fut à partir de 1941 l’un des domiciles clandestins d’Henry Rol-Tanguy et du 14 au 18 août 1944 le siège d’une partie de l’état major régional FFI de la région P1 (1).

Si on dispose de peu d’information sur ce lieu de mémoire, il est attesté qu’il fut une planque de la Résistance et un QG de premier plan dans la préparation de la bataille de Paris.

Le colonel Rol-Tanguy (1908-2002), militant syndicaliste et communiste convaincu fut l’une des figures héroïque de la résistance armée de 1940 à 1944 et un chef de la libération de la capitale (2). Durant toute la période de l’occupation sa femme Cécile tiendra à partir de 1941 un rôle important d’agent de liaison et sa secrétaire qui dactylographiera les textes essentiels de la résistance parisienne et de l’insurrection.

Le 11 rue François Coppée fut pour le couple et d’autres résistants un lieu sûr pour éviter les arrestations. Car l’action de la résistance était devenue de plus en plus difficile et la vie clandestine une nécessité de plus en plus rude. Dans son livre Roger Bourderon rapporte quelques propos de Rol-Tanguy concernant cette période ; « Les dangers étaient de tous les instants et pouvaient surgir inopinément. La chasse au résistants systématique, soigneusement organisée, exigeait une vigilance continuelle et l’observation de règles strictes... » C’est ainsi que pour assurer son action clandestine Rol-Tanguy possédait plusieurs planques dans le 19ème arrondissement de Paris, au 10 avenue Verdier à Montrouge, à Antony, et à Malakoff au 11 rue François Coppée, une artère discrète à quelques centaines de mètres de la Porte de Chatillon.

 La planque devient QG durant quelques jours

A la fin de l’année 1943, Henri Rol-Tanguy est désigné par les Francs-Tireurs et Partisans (FTP) pour devenir membre de l’état major FFI de la région P1. Le débarquement en Normandie bouleverse la situation militaire. Rol est alors officiellement investi à l’unanimité chef régional des Forces Françaises de l’Intérieur (FFI). Les planques de Malakoff et de Montrouge distantes de quelques centaines de mètres, vont alors occuper un rôle majeur durant quelques jours dans l’organisation de la libération de Paris. De là partiront des ordres généraux et certaines instructions capitales du commandement de la région P1 pour l’insurrection de Paris

Le 14 août Rol-Tanguy décide de faire partiellement sortir son état major de l’ombre. L’insurrection est proche, le moment lui semble venu de faire fonctionner plus collectivement l’état major et de préparer sa sortie de la clandestinité. « Le 14 août, dit-il, dans ses mémoires j’installe une partie de mon PC, le chef d’état major Cocteau-Gallois et le sous-chef le colonel Villate-Rethel au 103 avenue Verdier à Montrouge. Je dors moi-même sur place. Je fais installer le 3ème bureau et le commandant Brecy non loin de là au 11 rue François Coppée à Malakoff, une de mes planques des années précédentes... »

Le 17 août Paris et la proche banlieue sont en pleine ébullition. A Malakoff la résistance se prépare à passer à l’action. Persuadé qu’il est indispensable d’avoir des contacts au plus vite avec les alliés, Rol-Tanguy rencontre le 16 août au PC de Malakoff le lieutenant Mallet, officier FFI de Bretagne chargé d’établir la liaison avec Paris. Le 18 août Rol-Tanguy en accord avec le chef d’état major Gallois charge le comandant Brecy, chef du 3ème bureau à Malakoff, d’établir la liaison avec le commandement américain pour lui expliquer la situation parisienne et envisager toutes les mesures à prendre. Brecy doit alors rejoindre les éléments avancés de l’armée américaine. Son ordre de mission est tapé sur un tissu de soie cousu sur le revers de sa veste. Il part à bord d’une camionnette de boucher, muni de papiers allemands. Sa mission n’aboutit pas car un avion américain mitraille la voiture et tue tous ses occupants.

Ce même 18 juin, l’état major quitte Malakoff et Montrouge pour diriger l’insurrection jusqu’à la libération de la capitale à partir d’un nouveau QG installé sous la place Denfert- Rochereau à Paris.

A Malakoff quatre barricades vont s’élever dont l’une toute proche de la rue François Copée.

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Sources : Rol-Tanguy, par Roger Bourderon, aux Editions Taillandier (2004)

1) l’état major régional FFI de la région P1 désigné sous le nom de « Condé » représente un vaste ensemble subdivisé en quatre circonscriptions : P1 (Paris et Seine), P2 (Seine-et-Oise, Seine-et-Marne, Oise), P3 (Eure-et-Loir, Loiret, Loire-et-Cher, partie du Cher en ex-zone occupée, P4 (Yonne, Aube, Nièvre, partie de l’Allier en ex-zone occupée.

 2) Le colonel Rol Tanguy (1908-2002), voir fiche sur le site L’humanité.fr du 7/9/2012

Toute information sur ce qui s’est passé dans la planque et le PC du 11 rue François Coppée à Malakoff sera bienvenue. Merci

 

Rol et Cécile Tanguy dans le QG sous la place Denfert Rochereau en Août 1944

 

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SECONDE GUERRE MONDIALE
Les bombardements aériens du 3 juin 1940 sur Malakoff

Le lundi 3 juin 1940 la ville de Malakoff subit les bombardements aériens de l’aviation allemande visant à détruire les dernières unités de l’Armée de l’air Française et des sites industriels importants autour de Paris. Un bilan sérieux pour Malakoff : 3 morts et plus de 110 immeubles endommagés dont 5 entièrement détruits.

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Le lundi 3 juin 1940 la ville de Malakoff subit les bombardements aériens de l’aviation allemande visant à détruire les dernières unités de l’Armée de l’air Française et des sites industriels importants autour de Paris. Un bilan sérieux pour Malakoff : 3 morts et plus de 110 immeubles endommagés dont 5 entièrement détruits.

Le gros dossier conservé aux archives municipales de Malakoff rassemble une impressionnante documentation sur les demandes d’indemnisation de propriétaires d’immeubles de la ville à la suite des tragiques bombardements du 3 juin 1940 sur Paris et sa banlieue, trois semaines après le début de l’offensive allemande sur la France.

Le raid aérien massif de la Luftwaffe au nom de code « Opération Paula » a causé d’importants dégâts dans trois secteurs de la ville. La carte des impacts montre la concentration des quartiers de Malakoff touchés par les bombardements. Le quartier nord près de l’Ecole Supelec (Université Descartes aujourd’hui), autour du collège Paul Bert et la plus grosse concentration des dégâts sur les habitations au sud du cimetière le long de la rue Sabatier particulièrement sinistrée.

Selon l’inventaire réalisé par les services de la Mairie pour le Commissariat à la Reconstruction immobilière, 33 bombes sont tombées sur Malakoff détruisant entièrement cinq immeubles, endommageant 113 habitations privées, trois bâtiments commerciaaux et industriels dont l’usine de toiles cirées Walrand, et un bâtiment public, l’école Jean Jaurès sur la place du 11 novembre 1918.

Dommages collatéraux ?

La ligne de chemin de fer de Montparnasse au dépôt de Montrouge fut également touchée mais rapidement remise en état. Côté Vanves, 24 bombes furent meurtrières tuant 15 personnes et provoqueront des destructions notamment au Lycée Michelet.

Pourtant point de sites militaires stratégiques à Malakoff. Mais le sud et l’ouest parisien concentraient des lieux de fabrication pour l’armement et des terrains d’aviation en grand nombre. A quelques kilomètres de la ville notamment se trouvait l’aérodrome d’Issy-les-Moulineaux servant de base aux avions de l’Etat Major de l’armée française pour les liaisons. Quelques sites industriels étaient particulièrement visés : la cartoucherie Gevelot d’Issy-les-Moulineaux, les usines Citroën sur les quais de Javel, Renault à Boulogne-Billancourt, la ligne de chemin de fer Paris-Chartres et le dépôt de Chatillon...

L’objectif des allemands n’était pas un raid de terreur contre la population comme il y en aura tant par la suite durant le conflit mondial. La Luftwaffe voulait détruire les nombreuses bases aériennes de l’Ile-de-France. Des raids massifs en trois vagues comprenant plusieurs centaines d’appareils ont eu lieu le lundi 3 juin en début d’après midi. La DCA française restera inéfficace, la plupart des bombardiers allemands volaient à haute altitude.

« L’opération Paula » en banlieue parisienne se soldera par de nombreux dégâts matériels et par un bilan humain de 254 morts et de 562 blessés, des civils à 80%. L’armée de l’air française à perdu ce jour là 20 avions détruits au sol et 15 avions dans les airs. La Luftwaffe perdra elle 9 appareils.

Les bombardements aériens qui ont touché Malakoff feront trois morts. Au 25 Villa des Iris non loin de la ligne de chemin de fer. Lucienne Michaud 40 ans et son mari Lucien Michaud 45 ans sont tués dans la destruction de leur habitation. Au 5 avenue Anatole France Georges Picard 49 ans est lui aussi tué dans sa maison entièrement détruite par une bombe.

Il ne reste plus aucune trace visible aujourd’hui de ce douloureux évènement à Malakoff.

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Rues touchées par les bombardements du 3 juin 1940 : 23 rue Gabriel Crié, 32,33,34,35, 39,40 rue Sabatier ;95, 109 rue d’Arcueil, 226 route de Chatillon ; 5,7 rue Anatole France ; 5 voie de Bagneux, 3 rue Ponscarme ; 59,116, 127, rue Paul Vaillant Couturier ; 19 Villa Paulette ; 3 Villa des Iris ; 6 Villa Bourgeois ; 6 Villa Adnot ; 53 boulevard de Stalingrad (Usine Walrand) ;5 rue François Belloeuvre ; 16 rue Ledru Rollin ; 228, 230 Boulevard Pierre Brossolette...

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Sources : Archives municipales, dossier 5i sur les bombardements du 3 juin 1940 à Malakoff 

Revue Batailles aériennes N°47, janvier 2009 

Statistiques des destructions à Malakoff, 7 février 1942 (AMM)

 

 

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LE MONUMENT LE PRIX DE LA VICTOIRE
Le lieu symbolique des manifestations du Souvenir

Œuvre du sculpteur Joachin Frères, et de l’architecte Levillageois, dénommé « Le prix de la victoire », le Monument aux morts du centre ville a été inauguré en 1955 (celui du cimetière en 1926). Situé place du 14 juillet, le monument est plusieurs fois par an le lieu symbolique des manifestations du Souvenir et de la mémoire. La municipalité et les associations d’Anciens Combattants, Résistants et Déportés tiennent à ce que les journées officielles de commémorations nationales comprennent une cérémonie autour du monument. Fleurissement, pavoisement au drapeau tricolore, discours et hymne national rappellent à la population le devoir de mémoire et contre l’oubli, le désir de paix…

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Œuvre du sculpteur Joachin Frères, et de l’architecte Levillageois, dénommé « Le prix de la victoire », le Monument aux morts du centre ville a été inauguré en 1955 (celui du cimetière en 1926). Situé place du 14 juillet, le monument est plusieurs fois par an le lieu symbolique des manifestations du Souvenir et de la mémoire. La municipalité et les associations d’Anciens Combattants, Résistants et Déportés tiennent à ce que les journées officielles de commémorations nationales comprennent une cérémonie autour du monument. Fleurissement, pavoisement au drapeau tricolore, discours et hymne national rappellent à la population le devoir de mémoire et contre l’oubli, le désir de paix…

Le monument aux morts de la place du 14 juillet est l’oeuvre du sculpteur Joachin Frères, et de l’architecte Levillageois, dénommé « Le prix de la victoire ».

Lors de son inauguration officielle le 6 mai 1955, dix ans après la fin de la Seconde Guerre Mondiale, de nombreuses personnalités furent présentes et la cérémonie bénéficia du concours de la musique militaire du 93ème Régiment d’Infanterie qui exécuta, outre l’Hymne National, « La marche des Partisans ». Le président des Anciens Combattants fit un discours poignant en reprenant les forts symboles du nouveau monument. Voici quelques extraits de cette émouvante allocution.
 
... « A gauche ce soldat penché sur le corps de son malheureux Camarade recueillant ses dernières paroles et pleurant son frère combattant, à côté le fusillé écroulé martyr de sa foi patriotique, le Déporté dans toute sa droiture et dont les paroles poignantes tirées de leur poème exprime bien leur pensée « si c’était à refaire, je referais ce chemin ».
Au centre de ce monument la France toujours digne (symbolisée par la femme aillée, allégorie de la victoire), malgré ses trois invasions, ses martyrs, ses héros, ses ruines, notre Pays n’a jamais désespéré et son passé prestigieux dans l’histoire a toujours été de lutter pour assurer au monde la paix et la liberté.
 
Nous la voyons cette France protégeant deux orphelins qui pleurent leur cher disparu, à côté l’enfant d’aujourd’hui qui sourit à la vie, ensuite la famille retrouvée, le père, la maman qui tient dans ses bars celui né au retour, en le serrant bien tendrement dans l’espoir qu’il ne puisse jamais connaître les horreurs de la guerre.
 
Voici cette fiancée à genoux, accueillant son bien-aimé après tant d’années d’espérance et de séparation, délicatement il lui prend les bras, ne croyant pas encore à son bonheur, vivant toujours son affreux cauchemar.
 
A l’évocation de tous, à leurs sacrifices, à nos ruines, à nos deuils, un seul cri doit jaillir en nous : « La Paix », mais pour l’assurer il faut d’abord lutter contre notre propre égoïsme, n’étions-nous pas solidaires les uns les autres, sur nos champs de bataille, dans nos camps, partageant les mêmes peines, de cette amitié scellée dans ces souffrances que reste-t-il aujourd’hui ?, n’avions-nous pas promis à nos morts de rester toujours unis, ah ! rejetons tout de qui nous divise, donnons au monde l’exemple de l’Unité Française retrouvée, donnons enfin à notre jeunesse, à toute notre jeunesse du monde, le bonheur de vivre dans la paix féconde, et dans une véritable fraternité.
Ainsi, nous serons dignes de nos Morts, de tous nos Morts, dont le souvenir est toujours présent dans nos coeurs, et dont ce monument célèbrera la mémoire. VIVE LA FRANCE. »
 
Sources/ Archives municipales/Malakoff

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ANDRE ESPI
De Casablanca à Paris avec la 2ème DB de Leclerc

André Espi, Malakoffiot de longue date, ancien enseignant au lycée Louis Girard de Malakoff fut l’un de ceux qui ont participé à un épisode décisif de la seconde guerre mondiale : le débarquement en Normandie de la Division Leclerc et la Libération de Paris et de la région parisienne en 1944. Engagé durant de nombreuses années dans la transmission de la « Mémoire patriotique et combattante », André Espi témoignait régulièrement dans les établissements scolaires notamment dans les collèges de Malakoff. Son intervention comprenait toujours une mise en situation pédagogique par l’exposition d’un diorama avec des miniatures de véhicules militaires.

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André Espi, Malakoffiot de longue date, ancien enseignant au lycée Louis Girard de Malakoff fut l’un de ceux qui ont participé à un épisode décisif de la seconde guerre mondiale : le débarquement en Normandie de la Division Leclerc et la Libération de Paris et de la région parisienne en 1944. Engagé durant de nombreuses années dans la transmission de la « Mémoire patriotique et combattante », André Espi témoignait régulièrement dans les établissements scolaires notamment dans les collèges de Malakoff. Son intervention comprenait toujours une mise en situation pédagogique par l’exposition d’un diorama avec des miniatures de véhicules militaires.

« Ayant 20 ans en 1944 et habitant l’Algérie, j’aurais dû être appelé pour faire mon service militaire avec la classe 44. Le gouvernement provisoire du Général de Gaulle prit la décision d’avancer l’appel du contingent de la France libre d’une année. Ainsi, en octobre 1943, à 19 ans, je fus appelé à faire mes classes à Oran dans le quartier d’Eckmuhl. Les deux mois se sont vite passés après lesquels j’ai été affecté à Mascara. Je me suis inscrit au peloton des sous-officiers où l’instruction militaire était plus intense. Dans ce stage des sous-officiers nous avions un sous-lieutenant sortant de Saint-Cyr très sympathique et j’avais beaucoup de plaisir et un vrai enthousiasme d’apprendre avec lui quantité de choses pour devenir un bon soldat. Durant deux mois ce fut un bon stage, mais qui ne déboucha sur aucun rapport de stage et aucun grade ne fut proposé à notre promotion.

A la fin de cette instruction militaire on nous remis une feuille de route et avec tout notre groupe nous avons pris la direction de la forêt de Témara au Maroc près de Rabat-Salé. C’est là que se rassemblait la Deuxième Division Blindée du Général Leclerc.

Arrivé début 1944 j’ai été affecté au 12ème régiment des Chasseurs d’Afrique (12ème RCA) du Colonel Langlade rejoignant la vingtaine de mécaniciens de l’escadron hors rang (EHR).

Affecté à l’utilisation d’un char, le Sherman « Donon »

Le titre de Chasseurs d’Afrique vient de l’époque où l’on utilisait des chevaux pour les combats. En 1943 les chars ont remplacé les chevaux en l’occurrence des Sherman, des petits chars mais avec à l’arrière un moteur d’avion leur assurant une grande rapidité.

Le 12ème RCA était un régiment de combat comme les autres mais avec un rôle bien particulier.

Cet escadron comportait deux Sherman, une chenillette auto mitrailleuse (half track) équipée d’une mitrailleuse de 50, deux jeeps et douze camions GMC. Cet escadron était composé d’un adjudant-chef, un sergent-chef, un brigadier-chef et des soldats de différents lieux d’Afrique du Nord et de France.

Norbert était conducteur du Sherman « Donon », j’étais son coéquipier. Les deux chars de l’escadron étaient équipés d’un treuil à l’arrière qui leur permettait de soulever les véhicules en panne. Ils portaient à l’avant un tube à la place du canon car ces chars n’étaient pas destinés aux combats mais à la maintenance des engins.

Le travail de l’ensemble de l’escadron HR consistait à la maintenance des véhicules de tout le régiment. Dès huit heures du matin, après le petit-déjeuner, avec l’ordre de mission distribué par l’adjudant-chef, nous nous rendions sur le véhicule désigné pour effectuer le meilleur réglage possible des moteurs. Notre camaraderie était bonne. L’équipe de chaque véhicule à contrôler nous recevait courtoisement. Après 18 heures, nous regagnions notre tente individuelle que chacun aménageait à sa guise.

Départ vers l’Angleterre

Un matin d’avril 44, on nous annonce le départ prochain de tout le régiment vers une destination inconnue. Chacun dans son véhicule nous nous retrouvons sur le port de Casablanca où nous découvrons une ville blanche comme Alger et des centaines de bateaux d’où montaient quantité de ballons-pièges pour les avions ennemis qui auraient été tentés d’attaquer l’armada.

Des Liberty-Ships ces cargos américains dont la capacité de transport était d’environ 10.000 tonnes, ouvraient leurs énormes portes à une cinquantaine de chars Sherman, des camions GMC, des auto-chenilles et autres véhicules qui s’engouffraient dans les soutes. Nous devions les fixer avec des chaînes dans le vacarme incroyable d’un départ imminent.

Le 8 avril 1944, tous les bateaux remplis de matériels et de milliers de soldats quittent le port de Casablanca et s’alignent pour former un convoi qui contournera les Acores de façon à éviter les sous-marins allemands.

Après treize jours de mer nous arrivons à Port Talbot ville industrielle et port du Pays de Galles situés à l’est de la baie de Swansea. Là, près du port, à la gare, des trains nous attendaient pour nous transporter à notre point de ralliement.

Le 23 avril 1944 le 12eme RCA arrive à Fimber Station, une gare importante dans le Yorkshire non loin de la petite ville de Garton-on-the-Wolds, pour y être stationné à proximité. Durant trois mois nous sommes restés en face de cette gare sur une prairie en pente douce couverte d’herbe. Les véhicules stationnaient à gauche et les marabouts qui abritaient chacun une trentaine de soldats à droite.

Durant douze semaines environ nous avons soudés sur les tourelles des chars des plaques d’acier blindé de six centimètres d’épaisseur. Pendant cette période nous recevions aussi de grosses caisses en bois avec des notices de renseignements pour assembler des centaines de pièces détachées de jeep et autres engins. Aussitôt montés par nos soins, ces véhicules étaient pris en charge par des militaires sans affectation particulière.

Le grand départ pour le combat sur le sol français

Le 24 juillet 1944 nous étions à Southampton pour embarquer vers la France. Je fus mis dans le même type de navire que celui qui m’avait transporté de Casablanca à Port Talbot en Angleterre quelques mois auparavant, un Liberty Ships.

Avec mes coéquipiers j’ai d’abord fixé solidement au fond du navire le Sherman qu’on nous avait attribué. La Manche était calme et j’étais fort impressionné par la quantité de bateaux de toutes sortes qui franchissaient ensemble l’espace qui nous séparait de la France.

Le 1er août nous débarquons en France sur la plage de Saint-Martin de Vareville à 36 kilomètres de la ville de Saint-Lo, l’une des cinq plages du débarquement de Normandie du 6 juin (secteur Utah Beach). La 2ème DB va participer à la campagne de Normandie et plus précisément à l’encerclement des troupes allemandes et à la réduction de la poche de Falaise. C’est à partir de cette terre de France où je mettais les pieds pour la première fois que nous nous déployons. Sur cette plage le Général Leclerc est passé tout près de moi. J’ai eu l’honneur de lui serrer la main. Un moment fort d’émotion.

La Deuxième DB faisait partie de la 3ème armée américaine commandée par le Général Patton. Notre armement était à la mesure des évènements. La quantité de véhicule était impressionnante ce qui nous donnait des ailes. Je saurais par la suite qu’elle était constituée de 4200 véhicules, 200 chars, 650 canons, 2200 mitrailleuses et d’environ 16 000 soldats.

Le premier jour de combat notre régiment, le 12ème RCA, a perdu onze chars et donc de nombreux amis. Le blindage des Sherman ne résistait pas à la puissance des tirs des chars d’assaut allemands les fameux « Panther » pas très mobiles, avec une forte puissance de feu et une protection très efficace. J’ai eu à écrire de nombreuses lettres à nos amies anglaises qui avaient perdu le fiancé avec qui elles avaient espéré partager leur vie après la guerre. Ce fut pour moi les plus tristes moments de cette période.

Comme nos repas étaient toujours des boites de conserves reçues de l’intendance française mais de fabrication américaine, du corned-beef et des haricots à la sauce tomate, dès que nous apercevions une ferme, l’un des trois occupants du char allait discuter avec le fermier pour échanger nos boîtes contre du beurre, un lapin ou une poule...

Une avancée vigilante vers Paris

Durant notre progression dans l’ouest de la France pas encore totalement libérée des allemands, la moindre inattention de nos officiers pouvait coûter très cher

Près du village Les Mées dans le secteur de Mamers dans la Sarthe, nous devions attaquer une position allemande. Chaque régiment avait rejoint sa place désignée par l’Etat Major et nous attendions les ordres de nos officiers pour l’attaque, quand trois avions, des Thunderbolt américains, arrivent vers nous. Assis sur la tourelle de mon char, je vois le premier avion piquer vers nous. Je sens le danger et me laisse glisser la tête la première jusqu’au fond du char. Là, immobile, je ressens les secousses des chapelets de bombes et de grenades lâchées sur nos chars d’assaut prêt à combattre. C’est alors qu’un ordre nous parvient de sortir les panneaux fluorescents de couleur que nous avions à bord et de les fixer sur le dessus de nos véhicules. Nos propres aviateurs nous avaient pris pour l’ennemi avec ordre de le détruire.

Les aviateurs américains découvrant leur méprise faisaient des passages et des manoeuvres en guise d’excuses. Ceux qui avaient oublié de nous faire sortir les panneaux de couleur sont responsable de la mort ou des blessures de beaucoup de nos camarades.

Je me souviens aussi d’un autre moment qui m’a beaucoup marqué. Après de rudes combats, il y eu un peu d’accalmie. Après l’attaque de chars de combats sur une position allemande nous devions rejoindre un lieu indiqué sur nos cartes d’état major. Nous levons le camp à l’heure annoncée et traversons le village où les habitants heureux de nous voir et d’entendre parler français nous mettent en garde : les allemands sont partis depuis dix minutes seulement du village.

Nous nous engageons cependant sur la route, à quelques centaines de mètres un virage sans visibilité sème l’inquiétude dans nos rangs. Un silence peu rassurant nous entoure, le silence de la guerre. Notre lieutenant désigne l’adjudant-chef pour aller reconnaître en jeep la route après ce virage afin de ne pas risquer l’engagement de tout l’atelier dans un guet-apens.

Nous restons en ligne au bord de cette route silencieuse quand un coup de canon assourdissant nous fait tous sursauter. Nous apercevons peu de temps après l’ordonnance courir vers nous dégoulinant de sang et criant pour nous faire rebrousser chemin. Un Panzer allemand venait de détruire la jeep tuant l’adjudant et le sergent...

La dernière étape la vallée de Chevreuse

Finalement notre progression vers Paris s’est déroulée sans trop de difficulté. Nous sommes arrivés le 21 août dans la vallée de Chevreuse à 30 kilomètres environ au sud-ouest de Paris. Moi qui venais d’Algérie où l’été ne permettait pas l’abondance de feuillage hormis la vigne, je n’avais jamais vu un endroit aussi verdoyant au mois d’août.

Le 22 août la ville de Chevreuse est évacuée par les Allemands. Au soir du 23 août 1944 les soldats de Leclerc sont aux portes de Chevreuse. Le 24 août à 7 heures 30 du matin les premiers blindés de Leclerc entrent dans la ville de Chevreuse.

Nous avions rendez-vous à l’entrée ouest de la ville à 10heures. La route est libre, nos deux Sherman, l’un en tête, l’autre en queue, enserrent la colonne des 12 GMC et les deux jeeps des gradés. Nous avançons par une belle journée ensoleillée. Mais un silence oppressant nous maintien en éveil. Nous ralentissons lorsque nous commençons à entendre les premiers coups sourds des mortiers ennemis. Nous recevons l’ordre de faire demi-tour, notre Sherman se met en tête pour effrayer l’ennemi. Il est suivi d’un second Sherman, l’half-track commence son tir avec la mitrailleuse de 50 et arrose tout ce qui nous entoure.

Les GMC font progressivement demi-tour et dès la fin de la manoeuvre nous nous replions en bon ordre cette fois sans perte d’hommes. Nous rejoignons les chars de combats de notre régiment qui ont amorcé le départ pour la délivrance de Chevreuse.

C’est donc par la vallée de Chevreuse que nous avons progressé vers Paris. Je me rappelle avoir été marqué tout au long du parcours par les nombreux cadavres de soldats allemands qui jonchaient le bord des routes et les trottoirs sur notre itinéraire.

Traversée de Malakoff et enfin la capitale

Le 24 août nous nous sommes arrivé dans la proche banlieue de Paris dans une atmosphère lourde, mais dans l’enthousiasme remarquable de la population des villes traversées. L’excitation nous gagnait car nous étions proche du but : la libération de la capitale. Nous étions informés des évènements qui se passaient. Nous avions conscience que nous participions à l’histoire.

La traversée de Clamart, Malakoff et Issy-les-Moulineaux fut rapide. A Malakoff la Division passa par la Porte de Chatillon et le Clos Montholon. Je ne me souviens plus les rues exactes par lesquelles nous avons traversé Malakoff. Je me rappelle toutefois que les gens déblayaient les barricades pour laisser passer nos chars.

Le 25 août ce fut notre entrée dans Paris. L’accueil des habitants était délirant. Les chars et GMC du régiment étaient stationnés près de la rue Lauriston où habitait ma marraine de guerre au numéro 100. Nous avons eu la permission d’aller sans armes nous promener dans Paris. Le Général de Gaulle devait s’adresser à la foule et défiler sur les Champs Elysées. J’étais proche de l’Arc de Triomphe quand des tirs allemands ou de miliciens montés sur les toits tiraient sur tout ce qui bougeait. Nos calots militaires de différentes couleurs furent vite retirés pour ne pas devenir une cible. Je vois encore les secouristes avec leur civières montées sur des roues de bicyclette s’entrecroisant et disparaissant pour emporter les blessés vers les hôpitaux. L’ambiance était à la fois électrique et inquiétante.

De retour à la rue Lauriston je récupérai ma mitraillette. Mais je ne pu tirer une seule balle. Sur les toits de Paris comment distinguer d’en bas les mauvaises et les bonnes silhouettes.

Alors que la Division Leclerc poursuivra son glorieux combat vers l’est, je serai pour ma part cantonné jusqu’au mois d’octobre 1945 à Saint-Germain en Laye avec une nouvelle équipe de mécaniciens. J’ai gagné mon grade de brigadier et rencontré de très bons amis qui m’ont aidé à passer le concours d’entrée à l’Ecole Nationale Technique de Strasbourg.

Démobilisé le 8 octobre 1945 j’ai pu rejoindre l’Ecole Nationale Technique de Strasbourg où je venais d’être reçu pour une formation, le début d’une longue vie professionnelle qui me conduira à enseigner de nombreuses années au Lycée Louis Girard de Malakoff. Mais çà, c’est une autre histoire ».

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FIDELITE A DES IDEAUX
Léo Figuères, acteur et témoin de la Résistance

Si les engagements de Léo Figuères les plus connus des habitants de Malakoff resteront d’abord comme maire de la commune de 1965 à 1996, son combat de Résistance au nazisme et au fascisme fut exemplaire à plus d’un titre. Lors de l’Hommage public le 10 novembre 2011 après son décès, Louis Cortot, Compagnon de la Libération, Président de l’Association Nationale des Anciens Combattants et Ami(e)s de la Résistance (ANACR) a retracé les grands moments de cette figure locale et nationale de la Résistance. Extraits...

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Si les engagements de Léo Figuères les plus connus des habitants de Malakoff resteront d’abord comme maire de la commune de 1965 à 1996, son combat de Résistance au nazisme et au fascisme fut exemplaire à plus d’un titre. Lors de l’Hommage public le 10 novembre 2011 après son décès, Louis Cortot, Compagnon de la Libération, Président de l’Association Nationale des Anciens Combattants et Ami(e)s de la Résistance (ANACR) a retracé les grands moments de cette figure locale et nationale de la Résistance. Extraits...

..."Le combat de Résistance au nazisme et au fascisme, qu’il soit mussolinien, franquiste ou autochtone dans notre pays, avait commencé bien avant l’été 1940 ; et même bien avant septembre 1939 qui vit le déclenchement de la Guerre qui allait devenir mondiale.

Adhérent depuis 1932, dès l’âge de 14 ans, aux Jeunesses Communistes, dont il va rapidement devenir un dirigeant régional dans le Roussillon puis national, Léo Figuères, à 17 ans, sera le 14 juillet 1935, lors du grand meeting tenu au Stade Buffalo de Montrouge, le porte-parole des diverses organisations de Jeunesse qui vont être parties prenantes au Front populaire anti fasciste pour le Pain, la Paix et la Liberté, qui sera victorieux un an plus tard aux élections de 1936.

Catalan, jeune communiste, Léo Figuères sera tout naturellement directement engagé dans le soutien à l’Espagne républicaine confrontée depuis l’été 1936 au soulèvement franquiste qu’appuient militairement et directement Hitler et Mussolini.

En 1937, il se voit confier la responsabilité de la mise sur pied d’une organisation de Jeunesse communiste à la campagne, l’Union de la Jeunesse agricole de France, l’U.J.A.F., dont il va être le secrétaire général, et dont l’activité dans les milieux ruraux, par les militants qu’elle y aura formés, les contacts qu’elle y aura noués, se révélera précieuse quand viendra la période de la clandestinité, de la Résistance.

En août 1938, Léo Figuères participa au Congrès Mondial de la Jeunesse pour la Paix qui se tint aux Etats-Unis, à Vassar Collège, au sein d’une délégation comprenant notamment Raymond Guyot, Danielle Casanova, André Leroy, Maurice Choury, André Carrel, Robert Leroy-Wattiaux, Robert Bichet, tous noms qui s’illustreront dans la Résistance.

Lorsque la Guerre éclate puis que la défaite est consommée, Léo Figuères dont l’organisation qu’il dirige, l’UJAF, a été dissoute à l’automne 1939 par le gouvernement Daladier en même temps que d’autres, communistes ou qualifiées telles - est sous les drapeaux ; effectuant son service militaire en Corse avant d’y être mobilisé la guerre déclarée, à Bonifacio, Porto-Vecchio puis à Bastia. Durant toute cette période, il sera en relations avec la direction clandestine des Jeunesses communistes par l’intermédiaire de leur responsable à Marseille et en Corse, Robert Guidicelli, qui succombera plus tard sous la torture de la Gestapo, à Lyon en août 1944.

Démobilisé début avril 1941, Léo Figuères, avant de quitter lui aussi l’Ile de Beauté, aura rencontré à Bastia en février, venu de Marseille en convoyant du matériel clandestin, un militant qu’il avait connu à Paris avant son départ à l’armée : Pierre Georges, le futur Colonel Fabien.

De retour sur le continent, Léo Figuères se dirigera vers Lyon où il retrouvera Victor Joannés, l’un des principaux dirigeants nationaux clandestins des Jeunesses communistes, lequel lui confiera la direction de l’Inter-région Rhône-Loire, y remplaçant à sa tête Pierre Georges ; lui-même appelé à Paris où il s’illustrera en donnant le signal de la lutte armée par son coup de feu qui abattit un officier allemand à la station de métro Barbès.

Au début de l’été 1941, Victor Joannès étant affecté à d’autres responsabilités clandestines, Léo Figuères va se voir confier la direction la Jeunesse communiste de toute la zone sud, une responsabilité qu’il assumera trois années durant, jusqu’à la Libération.

En septembre 1941, il effectuera un premier périlleux voyage à Paris pour y rencontrer les dirigeants nationaux de la Jeunesse communiste, Camille Baynac et René Despouy, qui tous deux seront fusillés en 1942 au Mont-Valérien, ainsi que Danielle Casanova, qui mourra à Auschwitz en mai 1943.

C’est dire combien fut dangereuse la responsabilité qu’exercera ces trois années Léo Figuères à la direction de la Jeunesse communiste de la zone sud, dont l’invasion par la Wehrmacht en novembre 1942 y conduisit au développement de la lutte armée contre l’occupant et ses complices du régime pétainiste. La Jeunesse communiste clandestine décidera alors de passer un tiers de ses effectifs aux F.T.P.

Mais, dans l’esprit du rassemblement concrétisé par la création du CNR le 27 mai 1943 sur les directives du général de Gaulle et grâce à l’action opiniâtre de Jean Moulin, un autre volet de l’action de Léo Figuères va être de rassembler toutes les forces de la jeunesse résistante.Ce qui va conduire à l’unification du « Front Patriotique de la Jeunesse », dont la Jeunesse communiste est la principale composante, avec les Forces Unies de la Jeunesse, à forte sensibilité gaulliste, au sein des « Forces Unies de la Jeunesse Patriotique », les F.U.J.P. ; au sein desquelles s’intégreront des composantes de la jeunesse catholique ou protestante. Ce qui se traduisit par le développement multiformes de l’action de la jeunesse résistante : propagande, grèves, manifestations, sabotages, lutte armée, destruction de fichiers du STO, passage au maquis...

Tout naturellement, Léo Figuères fera partie du groupe de dirigeants clandestins qui, durant tout l’été 1944 et jusqu’à sa libération totale, animeront la lutte de la Résistance dans toute la zone sud ; où s’installent, ville après ville, département après département, des Comités de Libération.

A la mi-septembre 1944, il quittera Lyon libérée pour rejoindre Paris, où il se voit alors confier la Direction nationale de la Jeunesse Communiste dans l’attente du retour de son Président, Raymond Guyot.

Les tâches de l’heure seront la poursuite de la guerre pour libérer totalement la France et abattre le nazisme, le relèvement économique du pays, le maintien de l’unité de la Jeunesse réalisée dans la Résistance et dans les combats de la Libération.

Ce qui va se traduire par la constitution de l’Union de la Jeunesse Républicaine de France, l’U.J.R.F., et la formation de l’Union Patriotique des Organisations de Jeunesse, l’U.P.O.J., dans lesquelles Léo Figuères aura un rôle majeur. Initiatives que relativiseront rapidement les divisions de la Guerre froide, qui s’annonce dès la guerre achevée et la victoire acquise.

Mais en cet automne 1944, le rôle de la jeunesse Résistante sera reconnu et son unité constatée par la désignation le 14 octobre 1944 de six représentants des Forces Unies de la Jeunesse Patriotique au sein de l’Assemblée consultative provisoire ; parmi eux, Léo Figuères, qui entame ainsi une activité publique d’un demi-siècle..."

voir le texte complet sur le site des Amis de Léo Figuères

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FUSILLE/EXECUTE
André Rousseau, au maquis D1

Né le 10 avril 1922 à Malakoff André Rousseau, de profession dessinateur industriel, fut un héros de la Résistance et membre de lArmée secrète-FFI.. Il est mort au combat le 28 août 1944 à Civray (Vienne). Notice mémorielle issue du "Maitron", dictionnaire biographique du mouvement ouvrier et du mouvement social.

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Né le 10 avril 1922 à Malakoff André Rousseau, de profession dessinateur industriel, fut un héros de la Résistance et membre de lArmée secrète-FFI.. Il est mort au combat le 28 août 1944 à Civray (Vienne). Notice mémorielle issue du "Maitron", dictionnaire biographique du mouvement ouvrier et du mouvement social.

André Rousseau était le fils d’Eugène Rousseau et de Georgette née Martin, son épouse, domiciliés 20 rue Parmentier à Malakoff. Il était célibataire.

Il rejoignit la Résistance à La Mothe-Saint-Héray dans les Deux-Sèvres, puis appartint au maquis D1 « Henri », de l’Armée Secrète commandé par Albert Suire puis Henri Billet, regroupant, au début du mois de juin 1944, une trentaine de volontaires dans les bois de « Chez Moutaud » à Charroux (Vienne).

Le 28 août 1944, il participa au combat qui opposa les maquisards à une colonne allemande qui avait pris la route à Ruffec (Charente) après que la voie ferrée ait été détruite, et qui traversait Civray. Elle fut attaquée au carrefour de Combeauseize. L’affrontement fit treize morts du côté allemand et vingt-trois du côté français, civils et FFI. Parmi ces derniers, vers 17 h 30, André Rousseau, lequel, grièvement blessé en faisant usage de sa mitraillette, fut achevé par un Feldwebel qui lui tira plusieurs coups de revolver dans la tête à bout portant. 

Inhumé à Civray, il obtint la mention « Mort pour la France » le 12 juin 1946. Son nom, sans le prénom, est inscrit sur le monument aux morts de Malakoff situé à la Maison de la Vie Associative. 

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http://www.onac-vg.fr/files/uploads/chemins-de-liberte-civray.pdf
http://maitron-fusilles-40-44.univ-paris1.fr/

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19 AOUT 1944
Et Malakoff se libéra

Les différents témoignages recueillis ces dernières années après des anciens de Malakoff concordent : en 1944 la ville se libérait sans coup férir. En ces journées décisives, une Résistance bien présente et organisée était sortie de l’ombre pour sécuriser la population. C’est ce qui ressort du témoignage d’un jeune FFI Jacques Desbordes cité par Jacques Perrier dans un ouvrage paru en 1994 sur la Libération dans les Hauts-de-Seine.

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Les différents témoignages recueillis ces dernières années après des anciens de Malakoff concordent : en 1944 la ville se libérait sans coup férir. En ces journées décisives, une Résistance bien présente et organisée était sortie de l’ombre pour sécuriser la population. C’est ce qui ressort du témoignage d’un jeune FFI Jacques Desbordes cité par Jacques Perrier dans un ouvrage paru en 1994 sur la Libération dans les Hauts-de-Seine.

… « Quarante huit heures avant que Rol-Tanguy (1) lança son ordre de mobilisation générale depuis son nouveau PC de Montrouge, le 17 août, vers sept heures du matin, un obus de DCA tomba à l’angle de l’actuelle boulevard Gabriel Péri et de la rue Renault, à l’endroit où une centaine de personnes faisaient la queue pour avoir un peu de lait frais et quelques légumes. Les éclats firent quinze victimes, dont cinq moururent presque aussitôt. La colère de la population éclat d’un seul coup. Ceux qui connaissaient des résistants leurs demandèrent d’intervenir : « Faites quelque chose, on ne va pas se laisser massacrer, alors que les alliés sont à 150 kilomètres de Paris ! ».

Pour rassurer les habitants, les FFI et les FTP organisèrent alors des patrouilles armées. En les voyant, le maire collaborateur de Malakoff, Georges Guillet (2), jugea prudent de fuir… Le 19 août, à l’heure du laitier, les FTP avec Jules Malzac, responsable des milices patriotiques investissent la mairie. En moins d’une heure, la prise de la mairie fut connue de toute la population et, bientôt, le parvis de la cour de la maison publique (alors rue Victor Hugo) rassembla plusieurs centaines de personnes.

Dans le même temps, les FFI de Jacques Desbordes (3) occupaient le commissariat de police. Les deux points stratégiques de Malakoff furent ainsi aux mains de la Résistance.

CONSTRUCTION DE TROIS BARRICADES

Vingt quatre heures passèrent sans incident notable. Le 21 août, dans la matinée, tomba l’ordre de rendre Malakoff inexpugnable. Il fallait isoler la ville et la rendre impénétrable à l’ennemi en construisant des barricades sur des axes précis. Ce qui fut fait avec le concours de très nombreux Malakoffiots. Les FFI pour leur part, devaient édifier des barrages avenue du 12 février 1934, près du dépôt d’autobus, l’autre route de Montrouge à la hauteur de la pharmacie Roux (aujourd’hui légèrement déplacée) et enfin rue Pierre Larousse et route de Châtillon. Le plan avait été parfaitement imaginé. A plusieurs reprises des engins blindés allemands qui fuyaient devant les troupes alliées durent faire demi-tour. L’un d’eaux qui ne manoeuvra pas assez rapidement fut incendié par un cocktail Molotov.

Mais la libération de Malakoff ne fut pas seulement l’enthousiasme car la ville connu des victimes. C’est ainsi que Gabriel Crié et Marcel Guittet furent tués à Vanves en transportant un blessé et Jean Monneron et Eugène Vaugeois à Montrouge.

Le 23, alors que Leclerc n’était pas encore arrivé à Rambouillet, Malakoff fit des funérailles grandioses à ses quatre héros. Un cortège de deux mille personnes, protégé par des FFI et des FTP en armes, accompagna les cercueils de la mairie jusqu’au cimetière.

Le lendemain, il fallut détruire les barricades pour laisser passer la deuxième DB. « Ce fut plus long que prévu et les soldats français durent aider les habitants de Malakoff pour gagner du temps ». Un jeune lieutenant leur dit même : « Finalement, vous n’aviez pas besoin de nous, vous vous êtes très bien débrouillés seul »…

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Sources :

Malakoff info numéro 160.

La Libération dans les Hauts-de-Seine, (1944-1994) de Jacques Perrier, livre publié à l’occasion du 50ème anniversaire de la Libération.

(1) Le Colonel Rol-Tanguy fut le chef des Forces Françaises pour l’Intérieur de l’Ile-de-France. Il avait installé son premier PC clandestin au 11 rue François Coppée à Malakoff jusqu’à la fin de 1943.

(2) Georges Guillet fut président de la Délégation spéciale de Malakoff (maire collaborateur donc), nommé par le  préfet de la Seine aux ordres du gouvernement de Pétain.

(3) Jacques Desbordes était un étudiant au Lycée Louis-le-Grand à Paris quand il recruta de jeunes ouvriers et quelques scouts. En 1943, ils furent une trentaine armés de 6 révolvers, 3 fusils et 17 poignards. A la Libération, ils rejoindront une compagnie de FFI ;

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AOUT 1944
Et Malakoff se libéra : témoignages

A l’occasion du cinquantenaire de la Libération de Malakoff le 19 août 1944, le journal municipal Malakoff-info publia dans plusieurs numéros des témoignages de personnes ayant vécu la Libération de la Ville. Nous reprenons ici quelques extraits de ces témoignages précieux pour la mémoire historique de notre ville.

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A l’occasion du cinquantenaire de la Libération de Malakoff le 19 août 1944, le journal municipal Malakoff-info publia dans plusieurs numéros des témoignages de personnes ayant vécu la Libération de la Ville. Nous reprenons ici quelques extraits de ces témoignages précieux pour la mémoire historique de notre ville.

Archives Municipales Août 1944

UNE ALLEGRESSE INCROYABLE

« Je me souviens du jour où les Résistants sont venus reprendre la Mairie. Cà s’est passé sans bagarre. Les jours suivants, on s’est battu, mais pas de notre côté. On n’osait pas sortir. A un moment, en cherchant à la radio d’autres émissions que l’information officielle, on a entendu la voix de Rol-Tanguy qui parlait depuis les catacombes de Paris.
Et puis, on a appris que la Division Leclerc arrivait par la route d’Orléans. On y a couru. Les soldats sur les chars nous donnaient du chocolat, des cigarettes ou des conserves américaines. J’ai reçu des haricots à la marmelade. On les a lavés pour les manger.
C’était partout une allégresse incroyable. Les gens s’embrassaient dans la rue et mettaient des drapeaux aux fenêtres. Ma mère en avait fait un avec des bouts de tissus... »
 
Giselle Andel (20 ans en 1944) habitait rue Victor Hugo, en face de la mairie. Témoignage extrait de Malakoff-info N° ; 160 (1994)
 
NOUS SOMMES ALLES REPRENDRE LA MAIRIE
... « Je venais de sortir de l’hôpital. Le 19 août 1944, j’avais rendez-vous avec des amis au 5 rue Louis Blanc, où on distribuait ce jour là les tickets de ravitaillement. De là, nous sommes allés reprendre la mairie. Guillet (qui administrait la ville pour le gouvernement de Pétain) s’était enfui la veille. Le personnel communal fut ravi de nous accueillir. C’est ainsi que le Comité local de Libération s’installa à la mairie.
Le lendemain on construisait les barricades. Il y en avait une près de chez moi, sur la route de Vanves (aujourd’hui boulevard du Colonel Fabien), où un jeune se fit tuer. Une partie des chars alliés arrivèrent par là, puis filèrent par la rue Jules Guesdes jusqu’au fort de Vanves encore tenus par les allemends. Les gens étaient dans la rue et aux fenêtres pour applaudir...
On a bu le vin de la Libération. C’était une piquette imbuvable, mais ça ne nous a pas empêché de faire la fête... »
 
Adrien Grandpierre, ancien prisonnier de guerre, rapatrié pour cause de maladie en 1943. Habitait rue Jules Guesde. Témoignage extrait de Malakoff-infos N° ; 160, (1994)

 

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COMMUNIQUER POUR RESISTER
L’impression et la diffusion clandestine de la Résistance à Malakoff

Des femmes et des hommes de Malakoff, pour la plupart déjà militants syndicalistes ou politiques avant-guerre se sont engagés dans la Résistance en Ile-de-France en éditant dans une imprimerie clandestine avec les moyens du bord des informations stratégiques dénonçant l’occupant, la collaboration, appelant à la désobéissance civique et à entrer en résistance.

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Des femmes et des hommes de Malakoff, pour la plupart déjà militants syndicalistes ou politiques avant-guerre se sont engagés dans la Résistance en Ile-de-France en éditant dans une imprimerie clandestine avec les moyens du bord des informations stratégiques dénonçant l’occupant, la collaboration, appelant à la désobéissance civique et à entrer en résistance.

Ce ne fut pas que la fabrication de simples feuilles de papier qui fut faite à Malakoff, mais à chaque fois un acte de résistance. Ces journaux, tracts, affiches...dactylographiés, ronéotypés, polycopiés en secret, furent distribués souvent par leurs auteurs eux-mêmes, transportés fréquemment par de jeunes femmes au péril de leur liberté et de leur vie.

L’on sait par les récits des témoins et acteurs de la Résistance à l’occupant allemand, les historiens, que des français Résistants ont écrit, imprimé et distribué une presse clandestine de contre-propagande qui a rempli un rôle déterminant de 1940 à 1944.

Des femmes et des hommes de Malakoff sont depuis la fin de la seconde guerre mondiale bien identifiés. A différentes reprises depuis 1945, la presse locale ou communale a mis en valeur leurs actes héroïques, leurs témoignages.

Communiquer pour résister, ce fut l’un des engagements de femmes et d’hommes qui par la suite ont pris des responsabilités dans le Comité local de la Libération, le Conseil Municipal ou encore l’Association des Anciens Combattant de la Résistance (ANACR)...

Marcel Langlois haute figure de la Résistance à Malakoff raconte comment il fut l’un des premiers « imprimeurs »(1) : « Démobilisé début décembre 1940, je pris l’initiative dans l’attente de nouer des contacts avec la Résistance, que je savais embryonnaire, de confectionner avec des moyens de fortune et en nombre modeste, des affichettes avec des mots d’ordre, agrémentées de têtes de traitres ou de celle de Hitler. Elles furent vite repérées. C’est ainsi que je pris contact avec la Résistance.

Courant octobre, vinrent les rafles qui firent des coupes sombres dans Malakoff et les villes voisines. Je décidais de mettre notre petite imprimerie clandestine au « vert », dans ma baraque de jardin, rue de la Gaité à Malakoff (devenue rue du 19 mars 1962).

Des milliers de tracts, journaux imprimés et papiers blancs « transitèrent » par la baraque. Au printemps 1941, pour des raisons de sécurité (local et transport) un autre lieu fut choisi pour le stockage dans la région.

Mais notre petite imprimerie reprit ses quartiers d’été dans ma résidence secondaire et tout continua. Nous étions peu nombreux et nous nous aidions entre Vanves et Malakoff (2), en attendant de nouvelles recrues. Nous sortions d’assez bons tirages, parfois même, pour des localités voisines, lors d’arrestations de camarades.

Le même processus recommença dès les mauvais jours pour le transfert de l’imprimerie, hiver et printemps 1942. Dès ce printemps, les tirages continuèrent, mais deux femmes Résistantes de nos premiers débuts nous quittèrent pour remplirent d’autres tâches. A la fin de cette même année ce fut à mon tour de quitter mon poste pour une imprimerie plus sophistiqué... » 

Les femmes en première ligne

Dans l’action clandestine, des jeunes femmes ont assuré des missions dangereuses. A Malakoff ce fut le cas de Simone Doiselet et de sa fille Paulette qui organisèrent la Résistance dans leur immeuble de la rue Hoche en lien avec des Résistants de Clamart (3) : « Ces liaisons étaient vitales disait Simone Doiselet. Un chauffeur de taxi qui possédait un pavillon imprimait les tracts qui étaient ensuite distribués par notre groupe. De chez moi je pouvais voir passer le chauffeur à une heure précise. C’était le signal et je récupérais les tracts. J’avais aussi une machine à écrire à laquelle il manquait des touches, et je tapais avec un doigt dans un bruit infernal. Mes fils couvraient le bruit en jouant aux billes... ».

Luce Gerbet qui après avoir commencé l’action de Résistance à Malakoff, puis dans la banlieue sud, termina son combat comme agent de liaison du colonel Fabien et prit part aux batailles de la Libération de Paris.

Gaby julien, elle aussi (adjointe au maire de 1945 à 1978), qui en plus des missions de liaison, abrita dans sa maison du passage Sabra, des dépôts d’armes, une fabrique de faux papiers. Par ailleurs, elle tirait et distribuait des tracts par centaines de paquets aux usines de la région. Elle exécutait un travail avec un souci de l’efficacité et de la sécurité. Les poireaux sur le sac à provision cachaient en fait des tracts. Utilisant le métro et la marche à pieds en raison de la multiplication des rafles elle parcourait 15 à 20 kilomètres allant jusqu’à Saint-Ouen et Montreuil par exemple pour transmettre des documents clandestins...

Ces quelques exemples parmi d’autres témoignent d’actes héroïques dans notre ville. Respect.

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 1) Extrait de « Malakoff, cent ans d’histoire » où plusieurs pages sont consacrées à l’évocation de la Résistance et à la libération de Malakoff et notamment la presse clandestine (p103-121).

2) Dans le livre « Libération de Paris, les 101 documents de Rol Tanguy et Roger Bourderon » 1994, Editions Hachette, il est fait état de la situation des effectifs au 15 août 1944 de 101 Résistants à Malakoff.

3) Malakoff info août 1995

 

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VICTIME DU NAZISME
Louis Girard, Militant, Résistant déporté

Louis Girard, l’un des déportés de Malakoff, est mort dans le camps de concentration nazi d’ Auschwitz. Aujourd’hui on se rappelle de lui car une rue et surtout un lycée professionnel portent son nom. Ce militant ouvrier a payé de sa vie ses engagements syndicaux et politiques et de Résistants.

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Louis Girard, l’un des déportés de Malakoff, est mort dans le camps de concentration nazi d’ Auschwitz. Aujourd’hui on se rappelle de lui car une rue et surtout un lycée professionnel portent son nom. Ce militant ouvrier a payé de sa vie ses engagements syndicaux et politiques et de Résistants.

 

Louis, Georges, Henri, Girard, dit “Gigi”, né le 23 mai 1904 à Aix-les-Bains (Savoie) est arrivé à Malakoff vers 1934, il est domicilié au 14, rue Hoche (quartier du Clos Montholon) au moment de son arrestation. Marié avec Charlotte, ils ont deux enfants : Paulette et Claude, respectivement cinq ans et un an au moment de l’arrestation de leur père.
 
Louis Girard est jardinier communal à la ville de Malakoff (il travaille également un petit bout de terrain qu’il possède à la Cité-jardin). Secrétaire du centre intersyndical de Malakoff et du Syndicat CGT(U) des jardiniers de la Région parisienne, c’est un militant « bien connu des travailleurs pour son activité inlassable, pour son ardeur dans l’organisation de la lutte pour l’amélioration du sort des ouvriers. »
Charlotte, son épouse, est ouvrière dans une usine de Malakoff et syndiquée à la CGT.
En mai-juin 1940, au cours de l’ “exode”, la mère et les enfants partent se réfugier chez des amis en Eure-et-Loir (28).
Sous l’occupation, Louis Girard diffuse des tracts. La police française le considère comme un « meneur très actif ». Le 6 décembre 1940, il est appréhendé par des agents du commissariat de Vanves lors d’une vague d’arrestation collective visant 69 hommes dans le département de la Seine. D’abord rassemblés à la caserne des Tourelles, boulevard Mortier à Paris 20e, ceux-ci sont le jour même internés administrativement au “centre de séjour surveillé” (CSS) d’Aincourt (Val-d’Oise), créé deux mois plus tôt dans les bâtiments réquisitionnés d’un sanatorium isolé en forêt. Pendant les quinze mois où Louis Girard s’y trouve détenu, son épouse et ses enfants peuvent lui rendre au moins une visite.
 
L’administration du camp lit systématiquement la correspondance des détenus et y relève toutes les informations concernant leur état d’esprit à titre individuel ou collectif…
Le 7 mars 1942, Louis Girard est transféré au camp français (CSS) de Voves (Eure-et-Loir) en cours d’aménagement par un groupe de détenus, où il est enregistré sous le matricule n° 51. Il est “muté” à la place d’un autre détenu de Courbevoie, diagnostiqué porteur de la gale et qui est ramené le 28 février à Aincourt pour s’y faire soigner.
 
Le 10 mai 1942, Louis Girard fait partie des 81 internés remis aux “autorités d’occupation” à la demande de celles-ci et transférés au camp allemand de Royallieu à Compiègne (Oise - 60), administré et gardé par la Wehrmacht (Frontstalag 122 - Polizeihaftlager).
 
LA DEPORTATION
 
Entre fin avril et fin juin 1942, Louis Girard est sélectionné avec plus d’un millier d’otages désignés comme communistes et une cinquantaine d’otages désignés comme juifs dont la déportation a été décidée en représailles des actions armées de la résistance communiste contre l’armée allemande (en application d’un ordre de Hitler).
Le 6 juillet 1942 à l’aube, les détenus sont conduits sous escorte allemande à la gare de Compiègne et entassés dans des wagons de marchandises. Le train part une fois les portes verrouillées, à 9h30.Le voyage dure deux jours et demi. N’étant pas ravitaillés en eau, les déportés souffrent principalement de la soif.
Le 8 juillet 1942, Louis Girard est enregistré à Auschwitz sous le numéro 45605 (sa photo d’immatriculation a été retrouvée ; sa famille en a eu une copie).
Après l’enregistrement, les 1170 arrivants sont entassés dans deux pièces nues du Block 13 où ils passent la nuit.
Le lendemain, vers 7 heures, tous sont conduits à pied au camp annexe de Birkenau où ils sont répartis dans les Blocks 19 et 20.
Le 10 juillet, après l’appel général et un bref interrogatoire - au cours duquel Louis Girard se déclare sans religion (Glaubenslos) -, ils sont envoyés au travail dans différents Kommandos.
Le 13 juillet - après cinq jours passés par l’ensemble des “45000” à Birkenau - la moitié des membres du convoi est ramenée au camp principal (Auschwitz-I) après l’appel du soir. Aucun document ni témoignage ne permet actuellement de préciser dans lequel des deux sous-camps du complexe concentrationnaire a été affecté Louis Girard.
Le 16 juillet, sans expliquer sa provenance, un gendarme apporte à Charlotte Girard un billet griffonné à la hâte : « Nous ne savons pas ou nous allons… Je vous embrasse. » Charlotte connaît par ailleurs l’existence des camps de concentration en Allemagne.
Louis Girard meurt à Auschwitz le 18 septembre 1942, d’après l’acte de décès établi par l’administration SS du camp ; alors qu’a lieu une grande sélection des “inaptes au travail” à l’intérieur du camp au cours de laquelle 146 des “45000” sont inscrits sur le registre des décès en deux jours (probablement gazés…
Après la guerre, la municipalité de Malakoff donne le nom de Louis Girard à la rue de Châtillon et au lycée professionnel de la ville.
Son nom est inscrit, parmi les victimes du nazisme, sur le Monument aux morts de Malakoff, situé dans le cimetière communal et sur la plaque commémorative apposée à son ancien domicile.
 
 

 

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MEMOIRE DES HEROS
Simone Doiselet, Résistante et déportée

Simone Doiselet symbolise la période de la Résistance à Malakoff. Dès 1940 elle entre en Résistance avec son mari. Déjà dans le colimateur de la police, ils avaient déjà été perquisitionnés en 1939, Gaston Doiselet étant Conseiller municipal communiste donc à surveiller. « Ennemi d’Hitler » il sera arrêté en 1940. Domicilié dans un petit immeuble de la rue Hoche, Simone Doiselet va alors organiser la Résistance avec un groupe de locataires. Des actes de courage et l’épreuve après son arrestation de la déportation au camp de Ravensbrück en Allemagne.

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Simone Doiselet symbolise la période de la Résistance à Malakoff. Dès 1940 elle entre en Résistance avec son mari. Déjà dans le colimateur de la police, ils avaient déjà été perquisitionnés en 1939, Gaston Doiselet étant Conseiller municipal communiste donc à surveiller. « Ennemi d’Hitler » il sera arrêté en 1940. Domicilié dans un petit immeuble de la rue Hoche, Simone Doiselet va alors organiser la Résistance avec un groupe de locataires. Des actes de courage et l’épreuve après son arrestation de la déportation au camp de Ravensbrück en Allemagne.

 

… « On avait rien en main, qui pouvait-on contacter ? » Le Maire Léon Salagnac avait été arrêté, une délégation nommée par le gouvernement de Vichy était en mairie ». Les réunions se font dans les champs environnants à l’abri des regards indiscrets. René Santuc, Gerber, Coste…des Résistants qui l’ont beaucoup aidée. Des contacts avaient été établis avec des camarades de Clamart.
 
Ces liaisons étaient vitales, un chauffeur de taxi qui possédait un pavillon imprimait les tracts qui étaient ensuite distribués ensuite par le groupe de Simone Doiselet : « De chez moi je pouvais voir passer le chauffeur à une heure précise, c’était le signal et je récupérais les tracts.
J’avais aussi une machine à écrire à laquelle il manquait des touches, et je tapais avec un doigt dans un bruit infernal. Mes fils couvraient le bruit en jouant aux billes ».
 
Marcel Langlois, une autre figure de la Résistance à Malakoff, improvisé imprimeur, était d’une aide précieuse au réseau des Résistants. Le syndrome de la dénonciation était très fort car sous la torture de nombreuses personnes donnaient des noms. Suite à une dénonciation, une perquisition fut effectuée chez les Doiselet. Tout avait pu être mis à l’abri, seul un papier carbone avait été oublié. Papier compromettant qu’un policier trouva. Il le posa sur la table tout en prévenant ses collègues. Profitant de ce moment d’inattention Simone en profite pour jeter le carbone dans la chasse d’eau. Une présence d’esprit qui évita le pire à la famille Doiselet.
Gaston Doiselet sera condamné à 10 mois de prison ferme et incarcéré à la prison de la Santé à Paris. Il sera ensuite transféré dans un camp à Aincourt (1), puis dans le camp de Voves (2).
 
ARRESTATION ET DEPORTATION
 
Cette période verra l’arrestation de nombreux Malakoffiots, suite au décret Daladier (3). Les communistes furent les premiers arrêtés : « On pouvait être libérés mais il fallait signer une reconnaissance à Pétain, ce que refusèrent de faire de nombreux Résistants ».
 
Avoir ses enfants eux aussi dans la Résistance c’était on l’imagine très dur. Lorsque sa fille Paulette a été arrêtée Simone Doiselet s’est démenée pour obtenir sa libération. Le juge qui la libéra aura une phrase prémonitoire : « Moi aussi j’ai deux enfants. J’espère que vous vous souviendrez de moi ». C’est parce qu’elle était membre des Jeunesses combattantes qui fut l’origine de son arrestation.
 
Suite à une filature de la police Simone est un jour interpellée sur le quai de la gare de Vanves-Malakoff. « J’avais des faux papiers, un paquet de cartes d’alimentation volées à la mairie de Nantes par les FTPF (4). J’était chargée de les donner sur Paris ». Emmené au poste de Vanves elle fait traîner les interrogatoires ce qui a permis à ses liaisons d’être alertées de son arrestation. Simone Doiselet ne peut nier son appartenance à la Résistance, les preuves sont là. Nous sommes en juin 1943. Lors de la fouille, elle tombe sur une femme qui l’aide discrètement et l’autorise à faire disparaître un papier mais qu’elle n’arrive pas à avaler. Elle fait alors mine de se trouver mal : seule issue. Un policier dira alors : « Regardez ça fait la fanfaronne et ça se trouve mal dès qu’on la fouille ».
L’engrenage de l’arrestation va conduire Simone Doiselet à la Sûreté Nationale rue Bassano. Le jugement : 18 mois de prison puis la déportation au camp de Ravensbrück (5) puis à Holleischein (6) où elle vivra l’insoutenable…
 
Extrait d’un témoignage paru dans Malakoff-infos N° 162 (1994)
 
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Notes de la Rédaction :
(1) Le camp d’internement d’Aincourt a eu une courte existence d’octobre 1940 à mai 1942. Cet ancien sanatorium isolé dans une forêt du Val-d’Oise était encerclé de barbelés. Ce lieu d’internement sous entière administration du gouvernement de Pétain et sous contrôle de gardes mobiles français fut l’antichambre de la déportation et de la mort. Début 1942 Vichy décide de fermer le camp afin que la Résistance française ne soit pas tentée de libérer ce « brulot communiste aux portes de Paris ». Les hommes ont été transférés à Voves (Eure-et-Loir), camps d’internement qui sera remis aux autorités allemandes. Les femmes seront internées à Gaillon (Eure). Les juives après un passage à Drancy seront déportées.
 
(2) Le camp de Voves (Eure-et-Loir) était un ancien camp crée en 1917 pour l’aviation. Fin 1939 il deviendra un camp d’internement pour les opposants politiques et se transformera en camp pour prisonnier de guerre du 29 juin 1940 à la fin 1941. Le 5 janvier 1942, il sera transformé en « centre de séjour surveillée » pour y détenir des opposants au régime de Vichy jusqu’au 9 mai 1944. 2000 internés ont transité par Voves. 583 avaient été livrés aux allemands. Aujourd’hui, le site est un lieu de Mémoire.
 
(3) En fait plusieurs décrets-lois ont concerné les travailleurs étrangers « en surnombre dans l’économie nationale ». La législation dut renforcée et étendue par le gouvernement de Vichy. Le 29 septembre 1939 Daladier, Président du Conseil (aujourd’hui le 1er Ministre) signa le décret prononçant la dissolution du Parti communiste et de ses publications.
 
(4) Francs tireurs et partisans français (FTPF), également appelés Francs tireurs et partisans (FTP) est le nom du mouvement de Résistance intérieure française créé à la fin de 1941 par la direction du Parti communiste français.
 
(5) Le camp de Ravensbrück situé à 80 kilomètres de Berlin fut établi par le régime nazi de 1934 à 1945. Ce fut un camp de concentration spécialement réservé aux femmes dans lequel vécurent également des enfants. 132 000 femmes et enfants y seront déportés, dont 90 000 seront exterminés. A partir de 1941, des hommes seront enfermés dans un camp annexe.
 
(6) Le camp d’Holleischen (Slovaquie) dépendait du camp de concentration de Flossenbürg dans la région des Sudètes annexée la le régime nazie. Les déportées étaient contraintes au travail forcé dans une usine d’armement. Elles ont été libérées le 5 mai 1945.
 
 
 

 

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COMBATTANTS ET RESISTANTS
Habitants (es) de Malakoff victimes du nazisme

Une quarantaine de personnes, habitants et habitantes de Malakoff ont été victimes du nazisme. Résistants, militants syndicalistes ou politiques, ils sont morts fusillés, déportés, au combat…Des plaques commémoratives ont été apposées sur la façade de leur domicile et pour certains une rue porte désormais leur noms. Nous leur devons respect et gratitude.

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Une quarantaine de personnes, habitants et habitantes de Malakoff ont été victimes du nazisme. Résistants, militants syndicalistes ou politiques, ils sont morts fusillés, déportés, au combat…Des plaques commémoratives ont été apposées sur la façade de leur domicile et pour certains une rue porte désormais leur noms. Nous leur devons respect et gratitude.

Gabriel Crié (34ans),

Né le 11 août 1910 à Rambouillet. Résistant communiste, fusillé 
à Vanves le 21 août 1944 dans les combats de la Libération
(plaque commémorative au 5 avenue Pierre Larousse)
 
Jean Malterre (20ans),
Résistant, mort en déportation
(plaque commémorative au 12 rue de la Vallée)
 
Edouard Gerbert (36ans)
Ouvrier à l’usine Caïffa, membre du Parti Communiste Français,
Conseiller municipal arrêté en 1940, mort en déportation
(Rue au noms des frères Gerber)
 
M. Maucler 
Membre du Club sportif de Malakoff, tué en combattant
 
Jean Costeplane (25ans),
tué en combattant dans les Hautes-Pyrénées
 
Alfred Mariette (40ans), mort en déportation
(plaque commémorative au 87 rue Pierre Larousse)
 
Olivier Cospen (22 ans), mort en déportation
(plaque commémorative au 1 rue François Coppée)
 
Feiga Leizorovici (45 ans) morte en déportation
(plaque commémorative au 1 rue François Coppée)
 
Clair Aubray (20 ans) membre des Forces Françaises de l’Intérieur (FFI),
tué place de la Concorde à Paris le 8 août1944
(plaque commémorative au 117 boulevard Gabriel Péri)
 
Marcel Boulanger (50 ans), membre du Parti Communiste Français,
mort en déportation
 
André Leygnac (40 ans), membre du Parti Communiste Français,
 mort en déportation
(plaque commémorative au 14 rue Caron)
 
George Paulin (40 ans) tué au cours de son évasion le 21 mars 1942
(plaque commémorative au 1 place du 14 juillet)
 
Léon Redondeau (55 ans) Résistant, mort en déportation à Mathausen
(plaque commémorative a 16 passage du Nord)
 
Robert Vuillemin (22 ans), tué en combattant à Montrouge en août 1944
 
Gaston Guittet (25 ans), tué en combattant à Vanves le 21 août 1944
(plaque commémorative au carrefour de l’insurrection)
 
Paul Guillebaud (38 ans), membre du Parti Communiste Français,
fusillé le 11 août 1942
(plaque commémorative au 5 avenue Augustin Dumont)
 
Eugène Vaugeois (42 ans), tué en combattant à Montrouge le 20 août 1944
(plaque commémorative au 5 avenue Augustin Dumont)
 
Jean Monneron (38 ans), membre du Parti Communiste Français,
tué en combattant à Montrouge le 20 août 1944
(plaque commémorative au 5 avenue Augustin Dumont)
 
Aloyse Arblade (40 ans) membre du Parti Communiste Français,
Conseiller municipal, il signa entre-autre le compte-rendu du dernier Conseil municipal libre avant l’arrivée de la délégation spéciale, mort en déportation à Auschwitz
(plaque commémorative 20 avenue Augustin-Dumont), une rue de Malakoff porte son nom
 
André Coin (25 ans), membre du Parti Communiste Français,
Mort le 17 janvier 1941 alors qu’il tentait de s’évader du train qui le conduisait en déportation (plaque commémorative au 4 avenue Augustin-Dumont), Une rue de Malakoff porte son nom
 
Jacques Chapalain (22 ans), mort en déportation
 
Marcel Rassin (19 ans), tué en combattant le 3 août 1944
 
Francis Herpin (27 ans) fusillé le 20 septembre 1941
 
Roger Moreau (20 ans) tué en combattant le1er juillet 1944
(plaque commémorative au 7, villa Bourgeois)
 
Eugène Avaulée (37 ans), ouvrier menuisier, Membre du Parti Communiste Français, Conseiller municipal, Résistant, il est arrêté, condamné et emprisonné à Châteaubriant, d’où il s’évade le 6 mai 1944. Repris quelques semaines plus tard, mort en déportation
(plaque commémorative au 14 rue Hoche), une rue de Malakoff porte son nom
 
Louis Laurent (41 ans), membre du Parti Communiste Français,
fusillé le 16 juin 1940
(plaque commémorative au 14 rue Hoche),
 
Louis Girard (39 ans) jardinier municipal, membre du Parti Communiste Français,
Secrétaire du Centre Intersyndical de la Confédération Générale du Travail (CGT),
mort en déportation, une rue de Malakoff porte son nom ainsi que le lycée professionnel
(plaque commémorative au 14 rue Hoche),
 
André Rousseau (22 ans) Résistant, tué en combattant le 28 août 1944
 
Roger Leprêtre (35 ans) fusillé à Suresnes le 10 août 1943
 
N. Consulian (39 ans), mort en déportation 
 
Jean Dussart (33 ans), fusillé le 21 août 1944
(plaque commémorative au xxx),
 
J. Ronteix (26 ans) tué en combattant le 9 septembre 1944 
 
Julie Abid (56 ans) morte en déportation
 
François Duchêne, mort en déportation 
 
Alexandre Fischer, mort en déportation 
 
Edmond Guichard (29 ans), mort en déportation
 
Israël Liniwasser (43 ans) mort en déportation
 
Robert Pasco (21 ans) mort en déportation
 
Fernand Treich (37 ans) mort en déportation
 
 

 

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RESISTANCE-DEPORTATION
Simone Gautier : témoigner pour ne pas oublier

Témoigner de la Résistance aux nazis et de l’enfer de la déportation, c’est ce que Simone Gaultier, née à Malakoff en 1917 n’a cessé de faire auprès des jeunes scolaires de la ville et dans son engagement contre le fascisme et pour la paix entre les peuples. A l’occasion des 80 ans de la municipalité ouvrière en 2005, elle témoignait dans le numéro spécial de Malakoff-infos. Extrait (1)

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Témoigner de la Résistance aux nazis et de l’enfer de la déportation, c’est ce que Simone Gaultier, née à Malakoff en 1917 n’a cessé de faire auprès des jeunes scolaires de la ville et dans son engagement contre le fascisme et pour la paix entre les peuples. A l’occasion des 80 ans de la municipalité ouvrière en 2005, elle témoignait dans le numéro spécial de Malakoff-infos. Extrait (1)

« ...L’esprit de résistance, nous l’avons toujours connu. Nous étions, avec mon mari, FTP, agent de liaison de Rol Tanguy (2), avec Cécile sa femme. J’ai été arrêtée le 19 mai 1943. J’ai d’abord fait de la prison en France, avant d’être déportée à Ravensbrück (3), puis en commando en Tchécoslovaquie (4). Je suis rentrée à Malakoff le 19 mai 1945.

 J’ai commencé immédiatement à témoigner, malgré l’état catastrophique dans lequel je me trouvais au retour. Je l’ai fait parce qu’il fallait que je le fasse ! J’ai tout de suite pensé qu’il fallait raconter aux enfants pour qu’ils apprennent à se souvenir. Nous avons toujours été soutenus, encouragés par la municipalité qui proposait aux écoles de la ville d’accueillir ce travail de mémoire, pour que les jeunes n’oublient pas cette leçon de l’Histoire. La dernière fois que j’ai témoigné, c’était en 2004, au lycée professionnel Louis Girard ; j’avais 90 jeunes devant moi, on aurait entendu une mouche voler...

Si j’ai tant témoigné près de cinquante ans, c’est pour ne pas avoir honte, pour pouvoir me regarder dans une glace : nos copains, nos proches, nos amis gazés. Tellement sont morts. Notre souhait le plus profond, c’est de voir les jeunes s’impliquer pour reprendre le flambeau, que ce combat nous survive... Mon père né à Malakoff en 1884 est mort à notre retour de déportation : il s’était tellement fait de souci, il en avait été tellement malade... »

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1) Témoignage paru en 2005 dans le supplément du numéro 195 de Malakoff-Info, p20-21

 2) Rol Tanguy membre dirigeant de la Résistance pendant la Seconde Guerre mondiale. Il est principalement connu pour avoir mené la libération de Paris de l’intérieur avant l’arrivée des blindés du général Leclerc. L’un de ses PC était implanté entre 1941 et 1943 au 11 rue François Coppée à Malakoff.

3) Camps de concentration de Ravensbrück, Nord de l’Allemagne, près de Furstenberg 132000 femmes et enfants furent incarcérés à Ravensbrück. On estime que 92000 d’entre eux y furent assassinés ou moururent d’épuisement ou de faim.

4) Commando : travail forcé dans les camps de concentrations avec un régime disciplinaire, des brutalités, des menaces de mort permanentes...

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MEMOIRE GENERATIONNELLE
Les plaques commémoratives

C’est seulement depuis la seconde guerre mondiale que les victimes et les combattants ont eux aussi leurs plaques individuelles sur la façade même de leur ancienne habitation. On en recense une cinquantaine à Malakoff.
Ainsi, depuis quelques décennies, la commémoration la plus usuelle consiste à apposer une plaque sur le lieu d’habitation des personnes concernées. Ces plaques commémoratives figurent parmi les marqueurs de l’histoire locale d’une façon particulière puisqu’elles ont l’ambition d’avoir un impact sur les populations et de transmettre aux Malakoffiots une réalité du passé.

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C’est seulement depuis la seconde guerre mondiale que les victimes et les combattants ont eux aussi leurs plaques individuelles sur la façade même de leur ancienne habitation. On en recense une cinquantaine à Malakoff.
Ainsi, depuis quelques décennies, la commémoration la plus usuelle consiste à apposer une plaque sur le lieu d’habitation des personnes concernées. Ces plaques commémoratives figurent parmi les marqueurs de l’histoire locale d’une façon particulière puisqu’elles ont l’ambition d’avoir un impact sur les populations et de transmettre aux Malakoffiots une réalité du passé.

De longue date en France, ont été apposées sur les murs de nos villes des plaques commémoratives, le plus souvent individuelles, à des personnalités civiles, militaires et religieuses

C’est un décret du Ministère de l’Intérieur le 12 avril 1946 qui a fixé pour la première fois les conditions de création et d’attribution d’une plaque commémorative dans l’espace public. Cette réglementation qui doit être appliquées par les municipalités a été depuis plusieurs fois modifiée.
 
Si ces plaques n’entrent pas dans la catégorie de l’art public urbain au même titre que les statues et les monuments commémoratifs, l’existence des plaques représente la mémoire générationnelle qui se trouve ainsi ancrée dans l’espace public des villes, bousculant le temps, formant des lieux de mémoire. Par leur nombre sur la commune, elles témoignent aussi d’une conception de l’histoire et du rôle de ses habitants. Elles constituent l’affirmation des équipes municipales successives et des associations d’Anciens Combattants et de Résistants de l’importance des engagements et des personnes objets des plaques commémoratives.
 
UN LIEU DE PAROLE POLITIQUE
 
En raison de leur rôle particulier au vu et au su de toute la population, les plaques participent à un enjeu politique. Elles sont une manière d’écrire l’histoire sur la voie publique. Beaucoup de plaques à Malakoff rendent sensibles une deuxième guerre mondiale qui fut faite contre des enfants, des femmes, des hommes, des militants ouvriers et politiques, notamment communistes. La plaque commémorative, c’est aussi un lieu de parole politique.
 
En parcourant Malakoff, on les rencontre par hasard notamment apposées sur des façades de maisons et d’immeubles. Un relevé topographique des plaques permet de les localiser principalement dans « le Malakoff historique » avant l’extension de la ville vers le sud. Elles se fondent dans les différents secteurs de la ville ou parfois elles doivent composer avec des bâtiments qui ont remplacé le lieu historique d’origine. Les mutations de l’espace public depuis 60 ans n’empêchent pas à Malakoff le rappel de la mémoire. La plaque concernée prend alors le rôle de recréer le site disparu et de le conserver dans l’imaginaire collectif.
 
Les plaques commémoratives sont toujours d’apparence simple afin d’attirer le passant sur le texte dont elles sont porteuses.
Un grand nombre de plaques individuelles évoquent des personnes mortes aux combats de la Libération, sont liées aux faits de Résistance, rappellent la déportation de Juifs et de Militants ouvriers Communistes. Elles mentionnent des noms d’hommes fusillés, tombés sous les balles des Allemands. Cette interprétation du passé à par ailleurs une valeur symbolique et honorifique, les plaques individuelles représentent en fait une décoration et une reconnaissance publique.
 
Quelques plaques évoquent des évènements (imprimerie clandestine, emplacement de la Tour Malakoff...
 
Archives de Malakoff à ciel ouvert, ces plaques commémoratives doivent être préservées comme l’inscription publique sur nos murs d’une partie de sa mémoire.

 

 « Sur les sentiers éveillés. Sur les routes déployées. Sur les places qui débordent. J’écris ton nom. ...Et par le pouvoir d’un mot, je recommence ma vie. Je suis né pour te connaître. Pour te nommer. Liberté.
Paul Eluard, poésies et vérités (1942)

 

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ETE 1944 : LA LIBERATION
Appel à la population de Malakoff

La Libération a été pour les habitants de Malakoff un soulagement et pour un certain nombre une période d’engagements et de sacrifices. Le Comité local de Libération, constitué dans la clandestinité, administrera la ville. Eté 1944, monsieur Nicolaï Président du Comité de Libération de Malakoff prononça une allocution que nous reproduisons ici.

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La Libération a été pour les habitants de Malakoff un soulagement et pour un certain nombre une période d’engagements et de sacrifices. Le Comité local de Libération, constitué dans la clandestinité, administrera la ville. Eté 1944, monsieur Nicolaï Président du Comité de Libération de Malakoff prononça une allocution que nous reproduisons ici.

Quatre ans d’humiliation, de souffrance et de deuil sont aujourd’hui payés, effacés et vengés, par cet instant qui nous rassemble sous le claquement fier et libre de nos trois couleurs, étreints d’une même émotion et transportés d’une même joie sans limite.

Quatre ans d’humiliation, de souffrance et de deuil mais non pas d’abandon : non pas de désespoir, car nous n’avons jamais abandonné, mais n’avons jamais désespéré vous et nous parce que, au fond de nos cœurs brûlait sourdement l’amour sacré de la Patrie.
 
Cette patrie, les fers qui la tenaient garottées sont un à un brisés par l’élan magnifique des magnifiques armées alliées. L’ennemi abhoré ployant déjà sous le vent des déroutes s’enfuit, ne laissant derrière lui qu’exécration et haine : une exécration et une haine largement justifiées par le régime de terreur sanglante dans lequel il prétendait tenir un peuple qui toujours préféra la mort à la servitude.
 
Mais à notre allégresse la douleur est mêlée et la peine assombrit notre joie. Pensons à ceux des nôtres qui ont payé de la vie leur attachement à la Liberté et leur amour pour le Pays.
 
Pensons à nos compatriotes Louis Laurent, François Herpin, Georges Paulin, Leprêtre, André Coin qui, sous les balles nazies ont clamé leur foi dans la Patrie, et, au moment suprême, ont su ne pas faiblir, et pensons à nos camarades Jean Monneron, Eugène Vaugeois, Léon Guittet et Gabriel Crié, soldats volontaires de l’armée du brassard, tombés hier au Champs d’Honneur en service commandé.
 
Unissons dans la même ferveur nos amis Rotzinger, Mergault et Beauchamps blessés en combattant.
Pensons à eux et recueillons-nous en méditant leur sacrifice. Ils commencent à être vengés. Demain, sur leur tombeaux ,les fleurs seront plus belles.
 
Je dois maintenant en qualité de président du Comité de Libération de Malakoff vous exposer la situation municipale de la commune.
Le Comité de Libération a pu être formé après un long, patient et dangereux travail de recrutement et de propagande. Il est parvenu à rassembler les représentants de seize groupements clandestins existant sur le territoire de la commune. Il a parallèlement organisé les milices patriotiques.
 
Je tiens à déclarer que le Comité de Libération a été crée suivant les directives du Comité Parisien de la Libération, lui-même émanation directe du Gouvernement Provisoire de la République que dirige le Général de Gaulle.
 
A Malakoff, vous le savez, la municipalité appartenait, par la vertu du suffrage universel, au Parti communiste.
Il a paru équitable au Comité Parisien de la Libération que le Parti Communiste qui, malgré les coups d’une répression sans merci a toujours été et est encore à l’extrême point du combat libérateur retrouvât les sièges dont l’arbitraire l’avait frustré.
 
Mon rôle est donc de vous faire connaître cette décision et de vous demander d’accorder toute votre confiance aux militants courageux et désintéressés qui prennent en mains, dans des circonstances difficiles, l’administration de la commune.
 
Habitants de Malakoff, restez uni dans la liberté reconquise comme vous l’avez été dans la contrainte. Gardez au cœur un amour passionné pour notre France impérissable. Après un long effacement dans les ténèbres son visage ressurgit à nouveau et resplendit au grand jour plus rayonnant que jamais et comme plus radieux d’être encore baigné de larmes.
 

VIVE LA FRANCE


 

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MORTS POUR LA FRANCE
161 soldats reposent au cimetière de Malakoff

161 soldats Morts pour la France reposent dans le cimetière de Malakoff. Lieux hautement symboliques, les carrés militaires issus de la loi de 1920 sont des lieux de mémoire qui ont volontairement une configuration militaire, présentation identique, gravier entre les tombes, pelouse, entourage en béton, le mât au drapeau est fréquemment entouré de plots en ciment surmonté d’une flamme et reliés par une chaîne.Le cimetière de Malakoff possède deux secteurs où reposent des soldats morts pendant les conflits du XXème siècle. Un espace militaire avait déjà été aménagé en concertation avec les Délégués du « Souvenir français » avant la première guerre mondiale. Les tombes ne sont pas identiques et ressemblent pour la plupart à celles des civils.

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161 soldats Morts pour la France reposent dans le cimetière de Malakoff. Lieux hautement symboliques, les carrés militaires issus de la loi de 1920 sont des lieux de mémoire qui ont volontairement une configuration militaire, présentation identique, gravier entre les tombes, pelouse, entourage en béton, le mât au drapeau est fréquemment entouré de plots en ciment surmonté d’une flamme et reliés par une chaîne.Le cimetière de Malakoff possède deux secteurs où reposent des soldats morts pendant les conflits du XXème siècle. Un espace militaire avait déjà été aménagé en concertation avec les Délégués du « Souvenir français » avant la première guerre mondiale. Les tombes ne sont pas identiques et ressemblent pour la plupart à celles des civils.

Le plus ancien carré militaire de Malakoff regroupe dont les tombes ne sont pas identiques est dédié à la Première Guerre Mondiale. Le nombre de sépultures est de 120. Quelques noms : Marcel Vannier, du 230ème R.I., tué à Challerange, en 1918 ; Jean Lefaure, tué le 28 août 1914, à l’âge de 21 ans ; Léon Callais, de la 10ème Section de C.O.A., mort pour la France le 9 septembre 1918 ; Albert Perthuis, du 4ème Zouaves, tué le 1er juin 1918 ; André Dubreucq, tué le 24 octobre 1918. Enfin, une stèle commémore la mémoire de Gustave Durassie (1887-1986), lieutenant au 95ème R.I., combattant à Fleury-sous-Douaumont en 1916, maître imprimeur à Malakoff, président national de l’association « Ceux de Verdun » de 1951 à 1974, commandeur de la Légion d’honneur…
 
Le plus récent carré militaire de Malakoff qui s’aligne sur une rangée impeccable, issu de la loi de 1920, est l’un des 3000 carrés militaires implantés dans les cimetières communaux. Il est dédié aux morts de la Seconde Guerre Mondiale, et aux guerres d’Indochine et d’Algérie Il comprend 41 tombes récemment repeintes. On peut par exemple nommer : Paul Besançon (1916-1944) ; Georges Lafon (1912-1943) ; Alexandre Bertet (1912-1943) ; Joseph Roumy (1913-1940) ; Serge Wibrate (1928-1944) et Maurice Wibrate (1925-1947) ; René Berger (1936-1957)…
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CONTRE L’OUBLI
Les commémorations chaque année aux monuments aux morts de Malakoff

Chaque année à l’initiative de la commune et des Anciens Combattants, Résistants et Déportés, sont organisées les commémorations officielles complétées par des initiatives locales en essayant d’un donner une certaine importance aux évènements auprès des adultes et de la population scolaire : fin de la guerre d’Algérie, Victoire des Alliés sur l’Allemagne nazie, Appel à la Résistance du Général de Gaulle, Libération de Paris, Armistice de 1918, Journée nationale des Déportés, Hommage à René Fassin, concours national de la Résistance, commémoration du massacre de Châteaubriant, hommage à Guy Moquet et au Docteur Ténine…

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Chaque année à l’initiative de la commune et des Anciens Combattants, Résistants et Déportés, sont organisées les commémorations officielles complétées par des initiatives locales en essayant d’un donner une certaine importance aux évènements auprès des adultes et de la population scolaire : fin de la guerre d’Algérie, Victoire des Alliés sur l’Allemagne nazie, Appel à la Résistance du Général de Gaulle, Libération de Paris, Armistice de 1918, Journée nationale des Déportés, Hommage à René Fassin, concours national de la Résistance, commémoration du massacre de Châteaubriant, hommage à Guy Moquet et au Docteur Ténine…


 -19 mars : Cessez-le-feu entre l’armée française et l’ALN : prévu par les accords d’Evian, et proclamé le 19 mars, ce qui marque la fin de la guerre d’Algérie. Les accords d’Evian sont le résultat de négociations entre les représentants de la France et du gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA) durant la guerre d’Algérie. Ces accords sont signés le 18 mars 1962 à Evian-les-Bains (Haute-Savoie) et se traduisent immédiatement par un cessez-le-feu applicable sur tout le territoire algérien dès le lendemain. Ils furent approuvés lors du référendum du 8 avril 1962 par 90% des votants de France métropolitaine, les électeurs des départements d’Algérie étant exclus du scrutin. Ces accords mettaient fin officiellement à sept années et cinq mois de guerre.

Une rue de Malakoff porte le nom de « 19 mars 1962 », fin de la guerre d’Algérie.
 
- 8 mai : Victoire des Alliés sur l’Allemagne nazie et fin de le Seconde Guerre Mondiale en Europe marquée par l’annonce de la capitulation de l’Allemagne (8 mai 1945)..
Le 8 mai a été déclaré jour férié de commémoration en France le 29 mars 1953. Le Président Charles de Gaulle supprime le caractère férié de ce jour par décret le 11 avril 1959. Pour se placer dans une logique de réconciliation avec l’Allemagne, le Président Valéry Giscard d’Estaing supprime également la commémoration de la victoire alliée de 1945. C’est à la demande du Président François Mitterrand que cette commémoration et ce jour férié seront rétablis par la loi du 23 septembre 1981.
 
- 18 juin : Le 18 juin 1940 le Général de Gaulle lance son célèbre appel à la Résistance sur les ondes de la BBC depuis Londres, refusant la capitulation de la France face à l’ennemi nazi, le Général de Gaulle avait rejoint Londres afin d’y poursuivre le combat. Le 18 juin il lance depuis la BBC son appel à continuer la lutte, acte fondateur de la France Libre/ « Quoi qu’il arrive, la flamme de la Résistance française ne doit pas s’éteindre et ne s’éteindra pas ».
 
- 25 août : Le vendredi 25 août 1944, Libération de Paris (Malakoff l’a été le 19 août) à 15h30, le général Philippe Leclerc de Hauteclocque reçoit à Paris, devant la gare Montparnasse, la capitulation des troupes d’occupation de la capitale. Le document signé par le général Dietrich von Choltitz, commandant du 84ème corps d’armée. Il est aussi contresigné par le colonel Henri Rol-Tanguy, chef régional des FTP-FFI 5Francs tireurs et partisans des Forces Françaises de l’Intérieur). Une heure plus tard, le général de Gaulle lui-même arrive à la gare et se voit remettre par Leclerc l’acte de capitulation.
 
- 11 novembre : L’Armistice signée le 11 novembre 1918 à 5h15, marque la fin des combats de la Première Guerre Mondiale (1914-1918), la victoire des Alliés et la défaite totale de l’Allemagne, mais il ne s’agit pas d’une capitulation au sens propre. Le cessz-le-feu est effectif à onze heures entraînant dans l’ensemble de la France des volèes de cloches et des sonneries de clairons annonçant la fin d’une guerre qui aura fait plus de 18 millions de morts et des millions d’invalides ou de mutilés. Les généraux allemands et alliés se sont réunis dans un wagon- restaurant aménagé provenant du train de l’Etat-Major du maréchal Foch, dans la clairière de Rethondes, en forêt de Compiègne. Plus tard en 1919, à Versailles, ils signeront le traité de Versailles.

 

Commémorations et initiatives locales
à Malakoff chaque année :
 
- 13 février : Hommage à René Fassin. Alias Capitaine Barsac, pseudo : Sif et Comète. Officier France libre, , grande figure de la Résistance gaulliste, instituteur jusqu’à la guerre au groupe scolaire Paul-Bert de Malakoff. Prend partie pour de Gaulle dès l’automne 1940 et devient l’un des organisateurs des parachutages d’armes de la zone sud de la France. Parachuté lui-même en sept 1943 sur région nord pour coordonner services de France combattante en vue du débarquement.. Arrêté avec sa secrétaire, Solange, par la Gestapo le 1er avril 1944 à la Brasserie Saint-Georges à Paris, torturé, déporté en Allemagne, meurt le 12/2/1945 à Neuengamme. On dit qu’il a été garde du corps-accompagnateur-second de Jean Moulin.
Plaque commémorative apposé dans l’école Paul-Bert le 12 janvier 1947. Rue nommée à son nom en 1948.
 
- 29 avril : "Journée nationale du souvenir des victimes et des héros de la Déportation". Cette journée donne lieu à des cérémonies commémoratives à Paris et dans les départements. Dès le début des années 1950, les anciens déportés et les familles de disparus expriment le souhait de voir inscrite dans le calendrier une date réservée au souvenir de la déportation. La loi du 14 avril 1954 fait du dernier dimanche d’avril une journée de célébration nationale. A Paris, un hommage est d’abord rendu au Mémorial de la Shoah puis au Mémorial des martyrs de la déportation (à l’Ile de la Cité). La commémoration se termine par le ravivage de la Flamme sur la Tombe du Soldat inconnu, à l’Arc de triomphe.
A Malakoff un rassemblement à lieu devant les plaques du souvenir à la Maison de la vie associative, il est suivi d’une réception.
- Mai : Concours de la Résistance avec les jeunes des Etablissements scolaires de la ville (105 participants en 2012) et Hommage à Jean Moulin.
 
- 22 octobre : Commémoration du Massacre de Chateaubriant. L’année 1941 fut une année importante pour la Résistance. Les groupes et les réseaux se développaient, les attentats et les sabotages se multiplièrent.
Les réactions des Allemands furent de plus en plus violentes. En août 1941, ils décidèrent de fusiller des prisonniers français pour punir les actes de résistance. Les "fusillés de Châteaubriant" ne furent pas les premiers otages exécutés, mais leur massacre fut le point de départ des exécutions massives perpétrées à titre de représailles par l’occupant nazi. ; Parmi les exécutés du 22 octobre 1941 figurent :
- Guy Moquet 17 ans, dont une école porte son nom à Malakoff. Chaque année une cérémonie à lieu dans l’école primaire Guy Moquet , les enfants interprètent des chants et une gerbe est posée sur la plaque commémorative.
- Maurice Ténine, médecin, conseiller municipal de Fresnes, Après la guerre, le Centre de santé municipal de Malakoff recevra le nom du Docteur Ténine et une plaque fut inaugurée dans le hall d’accueil. Elle est fleurie chaque année, à la date anniversaire de l’exécution des otages de Chateaubriant.
 
- 1er novembre : fleurissement du cimetière

 

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